Conférence contre le racisme: «En cas de propos racistes ou antisémites, nous quitterons la salle»

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Conférence contre le racisme«En cas de propos racistes ou antisémites, nous quitterons la salle»

Bernard Kouchner a confirmé lundi que la France participera à la conférence Durban-II des Nations unies sur le racisme à Genève.

«Nous serons représentés à Genève», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, qui a prévenu que les représentants de l'Union européenne quitteraient la salle «en cas de dérapage».

«Il faut être très clair: nous ne tolérerons aucun dérapage, aucune provocation. Si le président (iranien Mahmoud, NDLR) Ahmadinejad profère des accusations racistes ou antisémites, nous quitterons la salle immédiatement», a assuré Bernard Kouchner sur France-Info.

Interrogé sur des propos visant Israël et tenus la veille par le président iranien, M. Kouchner a répondu: «S'il était intelligent, il ne répéterait pas cela dans la salle. S'il répète ces propos, tous les ambassadeurs européens présents se lèveront et sortiront».

«Nous serons très vigilants, nous ne tolérerons aucun dérapage aucune allusion, aucune grossièreté, aucun insulte», a martelé le ministre des Affaires étrangères.

Cette annonce de Paris survient alors que cette conférence est boycottée par la plupart des pays occidentaux qui craignent qu'elle ne serve de plate-forme aux pays musulmans pour s'en prendre à Israël et interdire toute critique de la religion.

Après «un travail acharné» des membres de l'Union européenne, le chef de la diplomatie française a souligné que «l'Allemagne sera là comme observateur, ce sera une grande victoire». «Peut-être que d'autres pays rejoindront ce statut d'observateur, mais quatre, cinq pays ne seront pas représentés».

«L'Union européenne devait être très fermes sur les lignes rouges» après que «la première conférence avait dérapé dans un antisémitisme, des critiques de la religion», a-t-il rappelé. «Nous avons travaillé ce texte, qui était très mauvais au début, et maintenant il est acceptable».

Le ministre des Affaires étrangères a précisé que dans ce texte «Israël n'est pas stigmatisé, la diffamation des religions ne relève pas des droits de l'homme mais n'est pas mentionnée, la liberté d'expression est réaffirmée et on fait même mention de l'Holocauste», a-t-il précisé.

«Mais ce document ne va pas assez loin notamment sur les discriminations à l'égard des homosexuels, il y a d'autres formes de discrimination à l'égard des femmes des minorités, des migrants qui sont abordées quand même», a ajouté M. Kouchner. «C'est un effort extraordinaire pour que nos lignes rouges aient été prises en compte». (ap)

Selon la TSR, la ministre des affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, ne participe pas à la conférence.

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