Genève: En cavale, il s'éprend d'une octogénaire

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GenèveEn cavale, il s'éprend d'une octogénaire

Un multirécidiviste, en fuite depuis trois ans après une évasion de la prison de Bellechasse (FR), a été rattrapé par la police genevoise. Il a vécu une relation fusionnelle avec son hôte, âgée de 81 ans.

«La Tribune de Genève» s'est fait l'écho d'une rocambolesque histoire dans ses éditions de samedi et de lundi. Un Genevois de 48 ans, condamné à deux ans de prison pour brigandage, n'a pas supporté que sa peine soit muée en mesure institutionnelle en milieu fermé. Détenu à la prison de Bellechasse (FR), il a donc pris la poudre d'escampette en mars 2009.

S'ensuit une cavale de trois ans, principalement passée à Genève. S'ensuit surtout une proche relation entre le fuyard et la dame qui l'héberge dans son appartement d'Onex. La bonne âme, veuve par deux fois et arrière-grand-mère, a 81 ans. Mais a gardé toute sa lucidité!

Franchise dès le départ

«Je l'ai rencontré à mon anniversaire, au restaurant où il travaillait. (...) On s'est lié d'amitié», confie la dame au quotidien genevois. Elle raconte que son ami lui a de suite parlé de son lourd passé judiciaire, qui comprend le meurtre d'un jeune homme il y a 25 ans. «Il a payé largement, estime-t-elle. On peut changer, reprendre le droit chemin». Qu'à cela ne tienne, l'octogénaire tentera tout de même, pendant un certain temps, de convaincre son invité de se rendre.

Une relation à vivre pleinement

L'idée toutefois de dénoncer ce «garçon charmant et dévoué», celui avec qui elle a vécu «une vie ordinaire» deux ans durant «ne lui serait pas venue à l'idée». Aujourd'hui, elle risque d'être poursuivie pour entrave à l'exécution pénale. En avril dernier, la police a mis fin à la cavale du Genevois, en l'arrêtant après un contrôle routier à Vernier.

Son espoir? Que la mesure thérapeutique décidée à l'encontre de son ami, cadet de 33 ans, se fasse en ambulatoire. Soit en milieu ouvert. Car l'amour est passé par là: «On va se marier à la fin de l'année», confie la retraitée à «la Tribune de Genève». Anticipant les doutes qui pourraient surgir quant au bien-fondé d'une telle histoire, la dame se veut philosophe: «Dans la vie, tout peut arriver».

Ces deux ans de vie commune lui ont prouvé que l'objet de son affection n'était pas un manipulateur. A 81 ans, l'amour lui fait même parcourir 300 kilomètres chaque dimanche pour rendre visite à son «gamin». (20 minutes)

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