SportEn faire trop ou pas assez est aussi mauvais
Les jeunes qui se sentent le mieux sont ceux qui pratiquent environ 14 heures de sport par semaine, selon une étude. Ceux qui font très peu ou très intensivement du sport se sentent moins bien.
Plus de 1200 jeunes âgés entre 16 et 20 ans ont été interrogés par l'équipe d'Arnaud Merglen de l'institut de médecine sociale et préventive (IUMPS) de l'université de Lausanne. Les personnes sélectionnées ont rempli un questionnaire en ligne sur leur pratique sportive, les blessures, leur origine sociale et leur bien-être.
Les résultats montrent que les jeunes les plus satisfaits sont ceux qui pratiquent entre 10 et 17 heures de sport par semaine. Soit le double de ce qui est normalement conseillé, écrivent les auteurs de l'étude dans la dernière édition du journal spécialisé «Archives of Disease in Childhood». «Ces résultats sont très importants pour les médecines qui conseillent les jeunes dans leur pratique sportive».
Les adolescents qui se sentent le moins bien sont ceux qui s'exercent moins de 3,5 heures par semaine. Ceux qui s'entraînent plus de 17,5 heures hebdomadaires ne se sentent guère mieux. L'étude fournit ainsi les données les plus claires concernant le moment à partir duquel le sport perd son effet protecteur et se transforme en facteur à risque, remarquent les chercheurs.
La cause ou la conséquence?
Les scientifiques n'ont par contre pas encore pu déterminer si la pratique sportive est la cause ou la conséquence du mauvais état de santé. Des études antérieures montrent qu'une activité physique régulière maintient le corps et l'esprit sains et permet d'évacuer le stress et l'anxiété.
De plus, le sport aide les jeunes à améliorer leur image de soi et leur offre des expériences positives, comme des succès par exemple, a expliqué à l'ats Pierre-André Michaud, co-auteur de l'étude.
Ces deux aspects manquent souvent aux jeunes en surpoids, qui seront tentés de compenser ces manques par de la nourriture. Inversement, la honte ou le manque de confiance en soi peut les empêcher de faire du sport. Parmi les jeunes interrogés, un sur dix était fortement en surpoids.
Trop de sport tue le sport
Pour les jeunes qui pratiquent le sport de manière intensive, ce dernier peut devenir un facteur de stress. «Certains sont davantage poussés par leurs parents et leur entraîneur qu'ils ne le souhaitent eux-mêmes», complète Pierre-André Michaud, médecin et directeur de l'unité multidisciplinaire de santé des adolescents du CHUV.
De fréquentes blessures ou un manque de temps pour des activités avec ses amis peut devenir pesant. Certains jeunes réagissent à cela par une fatigue extrême, des maux de tête ou de ventre.
Pierre-André Michaud précise que ces résultats représentent une moyenne. Ils ne peuvent être transposés à un individu: de jeunes sportifs hyperactifs comme des pantouflards peuvent se sentir très bien ainsi. (ats)