Mexique«Enlèvement virtuel» d'un groupe de rock
Quatre musiciens espagnols d'un groupe de rock underground ont été victimes au Mexique d'un «enlèvement virtuel», lors duquel on leur a fait croire qu'ils étaient kidnappés tandis qu'on réclamait une rançon à leurs familles en Espagne.
La police a libéré mardi les quatre musiciens du groupe Delorean qui avaient été amenés à se rendre dans un endroit isolé à la suite d'appels téléphoniques menaçants. Le groupe était arrivé au Mexique pour participer la semaine dernière à un festival de musique électronique «Mutek».
Dimanche ils avaient reçu un appel téléphonique à leur hôtel leur enjoignant de déménager dans un autre hôtel, a expliqué lors d'une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement mexicain pour les questions de sécurité, Eduardo Sanchez. Les musiciens n'avaient à aucun moment été en contact avec leurs «ravisseurs».
«Le père de l'un d'entre eux a reçu lundi un appel téléphonique exigeant le versement de 5 millions de pesos (280.000 euros) pour leur libération», a dit M. Sanchez.
Les proches ont informé la police espagnole qui a pris contact par l'intermédiaire d'Interpol avec les policiers mexicains.
Les quatre musiciens ont été localisés mardi matin. «On les a trouvés dans deux chambres de l'hôtel, sans personne pour les garder. Maintenant ils sont totalement libres, sains et saufs. Ils ont déjà contacté leurs proches et continuent à déposer devant Interpol», a dit le porte-parole.
M. Sanchez a précisé qu'un chauffeur de taxi qui les avait conduits d'un hôtel à l'autre était en garde à vue.
Le groupe avait prévu de se rendre lundi aux Etats-Unis, mais a dû annuler les concerts prévus.
Au Mexique, où les enlèvements sont à la hausse, avec 105.000 cas recensés en 2012, les autorités mettent en garde contre le développement de ce type d'enlèvement «virtuel», souvent effectué par des délinquants qui appellent depuis leur cellule de prison.
Un entrepreneur espagnol avait déjà été victime de ce genre d'enlèvement au mois de septembre. Il avait passé 20 heures auto-isolé après des appels téléphoniques, pensant qu'il venait de tomber aux mains du groupe criminel ultra-violent des Zetas. (afp)