Prothèses défectueuses: Environ 1400 cas à risque en Suisse

Actualisé

Prothèses défectueusesEnviron 1400 cas à risque en Suisse

Près de 1400 prothèses de hanches à risque ont été utilisées sur des patients en Suisse selon Swissmedic.

Environ 1400 prothèses de hanches ASR, qui présenteraient d'importants taux de métaux toxiques selon une étude britannique, ont été utilisées en Suisse, a indiqué mercredi Swissmedic. L'institut n'a toutefois pas voulu révéler le nombre de patients ayant présenté des complications.

Mardi, une enquête commune du «British Medical Journal» (BMJ) et de la BBC, a révélé que des centaines de milliers de patients dans le monde pourraient avoir été exposés à des taux importants de métaux toxiques dus à des prothèses de hanche défectueuses, alors que le risque était connu.

Ces prothèses de hanche ASR fabriquées par DePuy Orthopaedics, filiale de la société américaine Johnson & Johnson, ont été retirées des marchés australien et américain en 2009 et du marché français en juillet 2010, a précisé le quotidien «Le Figaro» dans un article récent.

En Suisse, «leur retrait est survenu en août 2010», a dit mercredi à l'ats le porte-parole de Swissmedic Daniel Lüthi, soulignant qu'un avis de rappel avait été publié sur le site internet de l'Institut et que les médecins avaient été informés.

Environ 1400 prothèses ASR ont été utilisées dans le pays, selon l'autorité suisse de contrôle des produits thérapeutiques. Pour des raisons de confidentialité, Swissmedic s'est refusé à révéler le nombre de patients ayant présenté des complications suite à la pause de telles prothèses. De même, il n'a pas souhaité divulgué si certains d'entre eux avaient engagé des poursuites judiciaires.

Ions métalliques dans le corps

Les prothèses ASR mises en cause par l'enquête britannique ont la particularité d'associer un couple métal sur métal, un modèle réputé plus résistant que les autres associations à base de céramique. Mais ce dernier a l'inconvénient, du fait des frottements, de libérer des ions métalliques.

Elles ont aussi montré un taux de reprise (réintervention) plus important que d'autres prothèses.

Le BMJ relève que «l'incertitude entoure la toxicologie des ions métalliques dans le corps», mais suggère qu'un tel niveau d'incertitude n'aurait pas été acceptable pour un médicament. «La pose de prothèses de hanche est une des grandes réussites de la médecine moderne», a déclaré sa rédactrice en chef, le Dr Fiona Godlee.

«Mais la combinaison d'une régulation inappropriée et d'un mercantilisme sans limite a causé un mal réel et potentiel pour un grand nombre de patients à travers le monde», a-t-elle souligné. «Ils auraient dû être informés des risques, comme les fabricants et les autorités de régulation l'étaient, mais on ne leur a rien dit», a-t-elle regretté.

Si l'on en croit «Le Figaro», le scandale des prothèses de hanche ASR serait presque passé inaperçu si le géant américain Johnson & Johnson ne venait de provisionner trois milliards de dollars en prévision des procès à venir.

Cette affaire survient quelques mois après le scandale des implants mammaires défectueux PIP, qui ont été implantés à des dizaines de milliers de femmes dans le monde, dont 280 en Suisse. (ats)

Ton opinion