Football/HockeyEtre à l'écoute du vestiaire pour se maintenir à flot
Etre ferme et crier contre les sportifs, est-ce encore efficace? De nos jours, ils demandent du respect.
- par
- Oliver Dufour

Alain Joseph (à g.), le président du Lausanne-Sport annonce le licenciement de l'entraineur Francesco Gabriele aux joueurs du FC Lausanne-Sport.
Dans chaque sport, il arrive que les liens entre un entraîneur et son ou ses joueurs se brisent. Francesco Gabriele, par exemple, a atteint sa date de péremption au Lausanne-Sport (football) en 6 mois seulement. Et la magie de Hans Kossmann a cessé d'opérer à Fribourg- Gottéron (hockey) après trois ans d'efficacité.
Dans ces deux cas pourtant bien distincts, les joueurs ont tenu un rôle central. Au LS, ils ont fait front commun contre les méthodes décriées de leur coach. Chez les Dragons, leur incapacité à continuer de fonctionner ensemble a eu raison de l'homme à la bande. «Un gars trinque pour nos problèmes», relate le défenseur du HCFG Joel Kwiatkowski.
Les dirigeants d'une équipe sont-ils «otages» de leur vestiaire, lorsque celui-ci ne peut ou ne veut plus coopérer? «Dans ce milieu, vous l'êtes forcément, acquiesce Alain Joseph, président du LS. Le peuple, la base, a toujours raison. On peut choisir de l'ignorer et risquer de faire foirer le projet, ou l'écouter et tenter de remédier au problème.»
Directeur général de Gottéron, Raphaël Berger ajoute: «Si vous êtes le seul mécontent, vous faites votre sac et vous partez. Mais la marge est inexistante pour un club si les joueurs sont unis.»
Pour le psychologue lausannois Olivier Piedfort-Marin, ancien coach de patinage artistique, il va de soi que le vestiaire a son mot à dire. «Il y a une acceptation qu'en sport on doit souffrir et se taire. Qu'un coach doit crier pour être écouté. Mais les sportifs ont aussi le droit d'exiger d'être respectés. Au travail, le même genre de comportement finirait aux prud'hommes. Dans le couple, on parlerait de maltraitance ou de harcèlement.» Les acteurs du sport aimeraient aussi plus de respect. Pourquoi leur monde devrait-il rester en marge de la loi?