Chemins de fer: Exploitation suisse d'un tronçon italien

Actualisé

Chemins de ferExploitation suisse d'un tronçon italien

Les CFF ou le BLS devraient exploiter le tronçon italien reliant Iselle à Domodossola. Selon la commission des transports du Conseil national, cette mesure permettrait d'améliorer l'efficacité de l'axe Lötschberg-Simplon.

Le Conseil fédéral refuse néanmoins de l'étudier. Le BLS, les CFF et les chemins de fer italiens RFI se partagent les responsabilités sur l'axe du Simplon, ce qui crée des problèmes de coordination, justifie la commission dans son postulat. Dès 2015 et l'automatisation de la gare de Brigue (VS), le BLS gérera l'ensemble de l'axe Lötschberg-Simplon depuis Spiez. Mais l'écheveau de responsabilités perdurera pour le tronçon Iselle-Domodossola.

Sa reprise par une compagnie helvétique permettrait à la Suisse d'optimiser les capacités et de fluidifier le trafic nord-sud en s'évitant d'onéreuses modifications de la topologie du tracé. Il suffirait de moderniser les équipements de sécurité actuels, estime la commission.

Veto italien probable

Le Conseil fédéral est très sceptique. L'exploitation du tronçon est réglée dans une convention entre les deux gouvernements depuis 2006, rappelle-t-il dans sa réponse publiée jeudi. Le texte prévoit que les CFF et les RFI peuvent s'accorder sur une extension territoriale de la gestion du tronçon, ce qui permettrait de réaliser la volonté de la commission, mais il faut le soutien des RFI et du gouvernement italien.

Or, ce dernier a déjà refusé (lors du renouvellement de la concession du Simplon en 2006) d'accorder aux CFF la responsabilité intégrale du tronçon menant de la frontière à Domodossola. Selon le Conseil fédéral, rien ne laisse supposer que la situation ait changé depuis.

En outre, les problèmes rencontrés sur le tronçon Iselle-Domodossola sont moins dus à une technique dépassée ou une gestion hétérogène qu'à des difficultés géologiques. Leur assainissement coûte régulièrement des millions de francs, et on ignore si la Suisse devrait les prendre en charge. Enfin, l'automatisation souhaitable du tronçon devrait être décidée par les RFI et nécessiterait de gros investissements. (ats)

Ton opinion