Matières premières: Face aux critiques, Glencore réplique

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Matières premièresFace aux critiques, Glencore réplique

Le patron du géant zougois a réagi aux accusations de polluer la planète et de violer les droits humains.

Le patron de la multinationale n'avait plus convié les médias dans son bureau depuis quatre ans.

Le patron de la multinationale n'avait plus convié les médias dans son bureau depuis quatre ans.

Keystone

Glencore, qui tient son assemblée générale mercredi, est sous le feu des critiques de plusieurs organisations qui l'accusent de ne pas respecter les droits humains et d'endommager la planète. Mais pour le patron du géant zougois du négoce des matières premières Ivan Glasenberg, ces attaques sont sans fondement.

«Nous sommes une entreprise responsable et non des spéculateurs», a souligné le directeur général, qui a ouvert ses portes aux médias cette semaine. Ce dernier s'est dit très préoccupé par la mauvaise réputation de la multinationale en Suisse et ces nouvelles accusations.

Violations des droits de l'homme

Les critiques portent sur les activités de l'entreprise en Amérique latine. Elles ont été émises par plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) internationales, qui ont enquêté durant cinq ans. Parmi elles, figurent Multiwatch suisse et le groupe de travail Suisse - Colombie.

Le rapport publié par ces ONG contient une liste détaillée des dommages environnementaux et sur la santé que la firme aurait causés dans et à proximité de mines en Colombie, en Argentine, au Pérou et en Bolivie. Les organisations accusent également le géant zougois des matières premières de violations des droits humains.

Suisse appréciée

Un grand nombre de ces allégations, comme par exemple celle portant sur la pollution de l'eau, ne concerne pas Glencore, s'est défendue Anna Krutikov, la responsable du développement durable de la firme. D'autres sociétés en sont responsables, selon elle. Elle ajoute que les ONG n'ont pas saisi la complexité de la situation. Et de citer des études qui contredisent les allégations des organisations.

Au sujet de l'initiative sur les multinationales responsables, Glencore la considère comme fondamentalement bonne. Mais la firme pense qu'elle ne servira à rien. Malgré la pluie de critiques en Suisse, Glencore tient à son siège zougois. «L'environnement est bon à Zoug. Il n'y a aucune raison de quitter cette ville», précise Ivan Glasenberg.

Dans le vert

Le patron de la multinationale n'avait plus convié les médias dans son bureau depuis quatre ans. A l'époque, il l'avait fait pour évoquer la fusion avec le groupe minier zougois Xstrata. Depuis ce rachat, l'entreprise sise à Baar (ZG) a fait l'objet de critiques accrues de la part d'ONG. Xstrata a, en effet, apporté à Glencore de nombreuses mines situées dans des pays pauvres mais riches en matières premières.

Après une perte en 2015, la firme de Suisse centrale a renoué avec les chiffres noirs l'année passée. Elle a dégagé un bénéfice de 936 millions de dollars (901,85 millions de francs au cours actuel), après une perte abyssale de 8,1 milliards en 2015.

Glencore compte 155'000 collaborateurs. Outre le négoce, il traite plus de 90 matières premières dont le cuivre, le cobalt, le charbon, le pétrole et le zinc. (nxp/ats)

Bunge dément

Le courtier américain en matières premières Bunge a dit mercredi n'être engagé dans aucune discussion avec le géant zougois du négoce des matières premières Glencore ou sa division Glencore Agricultural Limited.

Glencore avait dit mardi soir que sa division agricole, co-détenue avec deux fonds de pension canadiens, avait contacté de manière informelle Bunge en vue d'une «possible combinaison consensuelle» de leurs activités.

L'annonce de Glencore a fait bondir le titre Bunge de 16,6% à 81,70 dollars à Wall Street mardi en clôture, soit la meilleure performance sur un jour de la valeur en plus de huit ans.

Nombre d'analystes anticipent un mouvement de consolidation parmi les grands noms du commerce céréalier - Bunge, Archer Daniels Midland, Cargill ou encore Louis Dreyfus - segment caractérisé par une offre mondiale excédentaire et de faibles marges.

Soren Schroder, directeur général de Bunge, a dit au début du mois que le secteur était prêt pour un tel mouvement de concentration, ajoutant alors que son groupe était prêt à jouer un rôle moteur dans ce processus.

(NewsXpress)

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