phénomène«Farmville» vous rend doux comme un agneau
Alors que le débat sur les jeux vidéo violents fait rage, un jeu tout gentil cartonne via Facebook.
- par
- Stéphanie Billeter
Soixante-cinq millions de fermiers, et moi et moi et moi. Planter des artichauts, élever des vaches, récolter des fruits, les internautes adhèrent. C'est à qui aura la plus belle ferme. Une envie soudaine de se mettre au vert? Il faut croire. Lancée le 19 juin dernier sur Facebook, «Farmville» est devenue l'application la plus populaire de l'histoire du site de sociabilisation.
Le principe? Créer son avatar et cultiver son lopin de terre. Rien que le premier jour, le jeu comptait déjà 25 000 inscrits. Plus fort que «Sim City», premier exercice du style. Du tout cuit pour Zynga, société numéro un de jeux en ligne, déjà conceptrice de «Mafia Wars», «Poker Texas Hold'hem» et «Street Racing», tout de même surprise par l'ampleur du succès.
Une explication? «La ferme est un thème que tout le monde connaît à travers le monde. Et c'est facile d'y jouer», tente d'expliquer Mark Skaggs, responsable de l'équipe de développement. Le jeu touche principalement les urbains stressés en quête de zénitude. «J'ai un ami qui vit à la campagne, pas question pour lui de se mettre à «Farmville», sourit Morgane, joueuse acharnée. L'avantage? Le joueur-fermier s'y rend à son rythme, il peut convoquer ses amis sans les harceler, la confidentialité des voisins virtuels est respectée.
La vie est belle au royaume de la moisson. Vraiment? Pour autant qu'on ne réponde pas aux sollicitations d'argent, par le jeu lui-même (il est possible de sortir sa carte de crédit pour aller plus loin plus vite) ou par les pubs non sollicitées. Au début du mois, Zynga a promis de supprimer toutes les offres d'annonces à moins de pouvoir les contrôler. Ce qui n'est pas rien, la société obtenant un tiers de ses revenus (soit 254 millions de francs) par la pub. De quoi ne pas abandonner ses veaux, vaches, cochons.