
SantéFatigue? C’est peut-être la procrastination du coucher par vengeance!
Repousser le moment d’aller dormir pour reprendre le contrôle d’un quotidien qui nous échappe. C’est un phénomène qui aurait pris de l’ampleur pendant la pandémie.
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Encore un épisode, puis un autre… Ah, et un petit passage sur Instagram, juste pour voir. Visionner, scroller, cliquer: un programme nocturne bien rodé qui nous envoie dans les bras de Morphée de plus en plus tard. Déjà bien installée en raison de l’omniprésence des écrans dans notre quotidien, cette tendance à repousser l’heure d’aller dormir aurait pris de l’ampleur durant la pandémie et porte un nom: revenge bedtime procrastination ( procrastination du coucher par vengeance). Un terme, utilisé initialement par la génération Z en Chine, qui résonnerait chez des millions d’internautes dans le monde, comme en témoigne cette vidéo de la TitTokeuse américaine Saman Haider visionnée plus de 17 millions de fois.
Reprendre le contrôle
Parler de procrastination du coucher (ou du sommeil), certes, mais que vient faire la vengeance là-dedans? Selon les spécialistes, il s’agirait de se venger d’un quotidien anxiogène qui nous échappe en se réappropriant du temps pour soi le soir. Un sentiment de perte de contrôle amplifié par la pandémie et le télétravail qui a contribué à brouiller la frontière entre sphère privée et professionnelle. Selon le magazine en ligne The Cut, les journées de travail aux États-Unis se seraient allongées de 2,5 heures, en moyenne, et 4 Américains sur 5 qui travaillent à la maison auraient de la difficulté à se déconnecter du travail. «Le phénomène de revenge bedtime procrastination n’est rien de plus qu’un cri de personnes surmenées qui repoussent l’heure d’aller se coucher dans le but de se réapproprier du temps pour soi», explique à CNN le Dr Rajkumar Dasgupta, professeur adjoint de médecine clinique à la Keck School of Medicine de l’Université de Californie du Sud.
Les solutions
Troubles de la mémoire et de la concentration, augmentation du stress, des risques de dépressions, de maladies cardio-vasculaires, de diabète ou encore d’obésité: le manque de sommeil n’est pas sans conséquences. Pour y remédier, plusieurs pistes existent. Spécialisée en psychologie positive, la conférencière américaine Kezia Luckett suggère à The Cut de, notamment, ponctuer sa journée de mini-pauses (5 à 10 minutes) pour se reconnecter à soi en faisant quelque chose qui fasse plaisir. L’Américaine suggère également de tenir un journal de gratitudes. Selon plusieurs études, s’obliger à se concentrer sur les événements positifs de la journée, même minimes, aurait de nombreux bénéfices à long terme. Une réduction du stress, une augmentation de la sensation de bien-être et une meilleure qualité de sommeil ont, notamment, été observées.