PrésidentielleFermeture des bureaux de votes en Ouzbékistan
Les électeurs doivent désigner dimanche le successeur d'Islam Karimov, décédé il y a trois mois.

Un homme place son bulletin dans l'urne à Tashkent. (Dimanche 4 décembre 2016)
Les Ouzbeks se rendent aux urnes dimanche pour une élection présidentielle, dont le président par intérim Chavkat Mirzioïev est le favori. Ce scrutin survient trois mois après la mort d'Islam Karimov qui a dirigé l'Ouzbékistan pendant un quart de siècle.
Dans ce pays d'Asie centrale de 30 millions d'habitants, les quelque 9300 bureaux de vote ont fermé à 16h00 (en Suisse). Selon la Commission électorale centrale, près de 87,83% des électeurs se sont déplacés. Elle annoncera les résultats lundi.
Il s'agit de la première élection organisée en Ouzbékistan depuis la disparition d'Islam Karimov, mort en septembre d'une hémorragie cérébrale à 78 ans. Il avait dirigé le pays d'une main de fer pendant 27 ans.
Pour autant, ce scrutin ne devrait pas être différent de ceux organisés sous son règne, assurent les analystes. Ils rappellent que l'Ouzbékistan n'a jamais connu depuis son indépendance d'élections jugées libres par les observateurs internationaux.
Nommé président par intérim quelques jours après le décès de Karimov, Chavkat Mirzioïev, 59 ans, fait figure de grand favori pour remporter un mandat présidentiel de cinq ans. Il est le candidat du Parti libéral-démocrate, dont était issu Islam Karimov lors de la dernière élection présidentielle en 2015.
Quatre candidats
Face à lui, trois candidats se présentent: Khatamjan Ketmonov, du Parti démocratique populaire, Narimon Oumarov et Sarvar Otamouratov, tous deux issus du Parti démocratique social.
Allié de longue date d'Islam Karimov, Chavkat Mirzioïev a été Premier ministre de 2003 à 2016. Lors de sa nomination au poste de président par intérim, il a été considéré comme le garant d'une certaine continuité avec la politique rigide de l'ancien dirigeant.
Réformer l'économie du pays
Mais depuis son arrivée, Chavkat Mirzioïev a multiplié les signes d'assouplissement. Il a gracié un célèbre prisonnier politique et affirmé vouloir réformer l'économie du pays, entièrement placée sous contrôle de l'Etat.
«Il essaie d'arrondir les angles du système Karimov», a estimé Scott Radnitz, spécialiste de l'Asie centrale pour l'Université de Washington. Ce système est caractérisé par «un strict contrôle politique, une économie croulante, une agriculture arriérée», rappelle-t-il. «Cela marche pour maintenir le pouvoir, et pour garder un taux de croissance bas et stable, mais cela étouffe les gens normaux».
Considéré comme prorusse, Chavkat Mirzioïev a rencontré en septembre le président russe Vladimir Poutine lorsque celui-ci s'est recueilli sur la tombe d'Islam Karimov. Le chef du Kremlin lui avait alors assuré qu'il pouvait compter sur la Russie «comme sur (ses) amis les plus loyaux». (nxp/afp)