FribourgFeu vert à toutes les mesures d'économies
Le Grand Conseil fribourgeois a donné son aval à la totalité des mesures soumises par le Conseil d'Etat. Un feu vert accordé par pragmatisme, mais avec amertume.
Les mesures touchent des domaines variés, de l'impôt sur les véhicules à la taxe sur le commerce des boissons alcooliques, en passant par l'activité des logopédistes indépendants ou encore les droits de mutation sur les achats immobiliers. Les treize modifications légales nécessaires ont passé la rampe sans amendement.
«Un château de cartes»
Pourtant, des voix se sont élevées dans tous les partis pour dire leur mécontentement. Dix-huit députés sont intervenus mardi lors de la discussion préalable, qui a duré plus de deux heures.
Face à cette kyrielle d'économies glanées un peu partout, beaucoup ont déploré un «manque de vision de fond» de la part du gouvernement. Ils ont aussi exprimé leur impression d'être «pris en otage», puisque le Conseil d'Etat leur a signifié clairement que le budget cantonal 2014 dépendait de l'acceptation du plan entier.
Ce programme «est comme un château de cartes: fragile et délicat»: si l'on retire des mesures, l'ensemble est mis en péril, a souligné de son côté Michel Losey, rapporteur de la commission des finances. Un consensus gouvernemental s'en dégage, et il est souhaitable qu'il en aille de même pour le Grand Conseil, a-t-il ajouté.
Soins à domicile
Deux points étaient particulièrement sensibles: celui touchant aux salaires du personnel de l'Etat et celui concernant les soins à domicile. Ce dernier a finalement été avalisé mercredi par 64 voix contre 35 (4 abstentions), permettant au canton d'abaisser de 35% à 30% sa part dans les subventions pour l'aide et les soins à domicile.
«Il ne s'agit pas d'une réduction des prestations mais seulement d'une répartition différente de la charge entre canton et communes», a dit la cheffe du département concerné, la socialiste Anne-Claude Demierre, qui a dû faire face à l'opposition de son parti.
Car cet objet a été l'occasion d'un dernier baroud d'honneur du PS et de l'Alliance Centre Gauche, tentant d'empêcher l'entrée en matière. Le PLR a souligné que pour lui aussi cette mesure était la plus douloureuse, mais qu'il comptait sur les communes pour maintenir les prestations.
Salaires des fonctionnaires
Quant au volet du programme touchant le personnel de l'Etat, il a été accepté mardi par 73 voix contre 22 (2 abstentions), non sans débats. Il comprend l'introduction d'une contribution temporaire de solidarité, calculée en pourcentage du salaire versé, après déduction d'un montant forfaitaire de 39'000 francs.
Cette contribution est fixée à 1,3% en 2014, 1% en 2015 et 1% en 2016. Au titre de l'an prochain, l'effort financier représente par exemple 143 francs pour un salaire annuel de 50'000 francs, 793 francs pour un salaire de 100'000 francs, et 2093 francs pour une rémunération de 200'000 francs, selon le rapport du Conseil d'Etat.
En outre, le gouvernement n'est pas tenu d'indexer les salaires à l'indice des prix à la consommation tant que celui-ci n'atteint pas 112 points. Et il peut renoncer à l'octroi de l'augmentation annuelle (principe des paliers), ou le reporter dans le courant de l'année.
«Cohérent et équilibré»
Pour Georges Godel, conseiller d'Etat en charge des finances, les mesures du programme forment un tout cohérent et équilibré. Certes, elles touchent notamment le personnel de l'Etat, «mais les emplois sont préservés et les salaires restent concurrentiels».
Rappelons que le plan global ficelé par le gouvernement vise à économiser 415,5 millions de francs au total: 111,8 millions en 2014, 137,8 millions en 2015 et 165,9 millions en 2016. Les mesures qui sont de la compétence du Grand Conseil pèsent 225,6 millions. (ats)