Fidel Castro fêtera ses 81 ans lundi
La Havane - Fidel Castro franchit le cap lundi des 81 ans. Retiré du pouvoir depuis un an pour raison de maladie, le vieux «patriarche» n'en pas moins suivi les développements politiques depuis son lit d'hôpital.
Toujours omniprésent dans le discours officiel, le vieux leader cubain s'efface peu à peu des préoccupations d'une population encore attachée à son image, mais de plus en plus soucieuse de l'avenir. L'intérim est assuré depuis un an par le frère du président, Raul Castro.
Le silence prévalait encore dimanche à Cuba sur les éventuels hommages au chef de l'Etat pour son anniversaire, ou une possible apparition de ce dernier, par voie de presse ou à la télévision.
Vieillard malade
Douze mois plus tôt, les images de Fidel Castro «célébrant» ses 80 ans sur son lit d'hôpital après sa grave opération intestinale, en compagnie de son allié Hugo Chavez, le président vénézuélien, et de son frère Raul, avaient alimenté les inquiétudes d'un pays déjà commotionné par l'annonce le 31 juillet qu'il passait la main en raison d'un «grave accident de santé», une première depuis sa prise du pouvoir en 1959.
Depuis, le Fidel Castro familier de tous les Cubains, l'orateur infatiguable, figure de légende de la guerre froide, sanglé dans son uniforme et prêt à affronter en personne jusqu'aux pires cyclones, s'est mué au fil de ses rares apparitions en un vieillard malade, discourant en survêtement depuis sa chambre d'hôpital, toujours combatif, mais muet sur la fin de son interminable convalescence.
Officiellement «en voie de rétablissement» depuis des mois, l'ancien guérillero lutte visiblement contre un mal tenace. Il s'aide pour cela désormais de sa plume, ayant livré depuis fin mars pas moins de 37 commentaires les plus divers sur l'actualité internationale et, plus rarement, sur les affaires cubaines.
Influence croissante de Raul
Tous font l'objet d'un traitement quasi cérémonieux de la part des médias officiels, qui ne perdent aucune occasion de rappeler l'influence du «Commandant en chef» dans tous les domaines.
Mais toute célébration officielle se termine désormais aux cris de «Viva Fidel, viva Raul», tant les deux frères sont désormais associés à la conduite du pays, l'aîné assurant que le cadet le consulte pour toutes les affaires importantes et le cadet renchérissant.
«Une chose est d'être consulté dans des situations déterminées (...), autre chose est de gouverner. Je suis de ceux qui pensent qu'à Cuba, c'est Raul qui gouverne», dira à l'AFP Fernando Garzon, un économiste de 53 ans.
Besoin de changement
Sauf rechute grave de l'aîné, le «dualisme» des frères Castro devrait se prolonger au moins jusqu'au premier semestre 2008. Les institutions cubaines prévoient en effet pour avril prochain le renouvellement du mandat du chef de l'Etat, qui pourrait alors changer de mains pour aller à Raul ou un autre.
Dans tous les cas, Fidel Castro, même malade, conservera les prérogatives du «patriarche» contre qui rien ne pourra se faire, estiment la plupart des analystes.
Mais les Cubains mâchent de moins en moins leurs mots: «Il est temps qu'il se retire. Il est malade et fatigué. Je le dis avec respect, parce qu'il est le leader de cette révolution et nous, les Cubains, on l'aime. Mais le pays a besoin d'idées nouvelles. Fidel a eu son histoire, maintenant, il doit la laisser aux autres», dira Pedro Zuniga, un chauffeur de taxi en train de réparer sa vieille Chevrolet de 1956 dans une rue de la Vieille Havane.
(ats)