Birmanie Fin d'une des plus anciennes guerres civiles
Le gouvernement birman et la principale rébellion de la minorité ethnique des Karens ont signé jeudi un cessez-le-feu dans l'une des guerres civiles les plus anciennes de la planète.

Les deux parties ont signé un accord jeudi.
Une délégation gouvernementale et des dirigeants de l'Union nationale karen (KNU) ont paraphé le document après plusieurs heures d'entretiens à Hpa-an, principale ville de l'Etat Karen (centre-est).
«Cette réunion ne visait pas seulement un cessez-le-feu mais aussi la paix. Nous allons continuer d'y travailler», s'est félicité le ministre de l'Immigration, Khin Yi.
«Nous avons accepté les principes de ce que la KNU voulait et nous leur avons aussi proposé d'autres discussions».
Volonté de dialogue
Le nouveau régime birman témoigne depuis plusieurs mois de sa volonté de dialoguer avec les rébellions ethniques, tout en multipliant les réformes politiques qui le distinguent de l'immobilisme autocratique de la junte au pouvoir jusqu'en mars dernier.
L'espoir renaît peu à peu que le pays en finisse avec des foyers de guerre civile qui se poursuivent depuis 1948, et qui constituent un point de blocage majeur avec les pays Occidentaux. L'armée birmane est notamment accusée de multiplier les exactions à l'égard des civils.
Et des dizaines de milliers de villageois ont été déplacés par les combats en Etat karen, voire réfugiés en Thaïlande voisine.
Depuis 60 ans
Un cadre de la KNU, connu sous le pseudonyme de général Johnny, avait exprimé son optimisme jeudi matin. «Ils ne nous ont pas demandé de poser les armes. Ils veulent juste travailler pour l'égalité des droits des groupes ethniques», avait-il déclaré à l'AFP.
«Cette fois, nous leur faisons confiance», avait-il ajouté tout en prévenant: «les combats durent depuis 60 ans et une seule réunion n'y mettra pas fin».
Les USA saluent
Les prix du pétrole ont fini en nette baisse jeudi à New York, se repliant en toute fin de séance alors que le marché spéculait sur un possible retard dans la mise en place d'un embargo européen sur le brut iranien.
Le baril de «light sweet crude» pour livraison en février a terminé à 99,10 dollars sur le New York Mercantile Exchange, en baisse de 1,77 dollar par rapport à la veille.
En hausse tout au long de la séance, les cours du pétrole se sont brusquement inversés à quelques minutes de la clôture.
«L'embargo (européen) sur le pétrole iranien semble être retardé de six mois ce qui a fait passer les prix en territoire négatif», a commenté Matt Smith de Summit Energy (groupe Schneider Electric).
Les dirigeants européens doivent décider lors d'une réunion le 23 janvier d'un nouveau train de sanctions qui pourrait passer par un embargo sur le brut iranien.
Les prix sont soutenus depuis plusieurs semaines par les tensions entre les pays occidentaux et l'Iran accusé de vouloir se doter de l'arme atomique. Jeudi matin, les diplomates avaient indiqué que l'UE s'orientait vers une période de transition de six mois.
«Autrement, la plus grande partie de la séance s'est déroulée en territoire positif, soutenue par un renforcement de l'euro», a ajouté Matt Smith.
L'euro a profité du succès des émissions obligataires italienne et espagnole au début de la journée et des commentaires rassurants de la Banque centrale européenne concernant l'économie du Vieux continent.
Autre facteur positif pour les cours en début de séance, la situation préoccupante au Nigeria, premier exportateur de brut en Afrique.
Les syndicats du pétrole y ont menacé jeudi d'arrêter la production à partir de dimanche, en soutien à la grève générale contre la hausse des prix des carburants qui paralyse le pays depuis le début de la semaine. (ats/ap/afp)
Libération de 651 détenus
La Birmanie va libérer à partir de vendredi 651 détenus en vertu d'une nouvelle grâce présidentielle, ont annoncé jeudi soir la radio et la télévision d'Etat.
L'identité des détenus n'a pas été précisée. La libération de prisonniers politiques est toutefois attendue alors que le gouvernement civil, soutenu par l'armée, a engagé un processus de réformes.
Lors de récentes amnisties, quelque 13'000 détenus ont été libérés, mais seulement quelques centaines de prisonniers politiques figuraient parmi eux alors qu'on en dénombrerait jusqu'à 2000 dans le pays.
Les Etats-Unis et d'autres pays font de la libération des prisonniers politiques une condition à la levée des sanctions imposées à la Birmanie en représailles aux politiques répressives de l'ancien régime militaire birman.
Des élections législatives en 2010 ont débouché sur l'installation en mars 2011 d'un gouvernement civil. Ce dernier a quelque peu allégé les restrictions sur la vie politique et entamé un processus de réformes, même si le pays est toujours dans les faits dirigé par l'armée.