FrancePlan pour transformer la «France moche»
Les vastes zones commerciales qui ont proliféré à l’entrée des villes ne répondent plus aux exigences actuelles. Paris veut les repenser.

Derrière les panneaux, un désert d’asphalte et des halles voraces en énergie.
Les bâtiments en tôle ondulée entourés de vastes parkings et bordés de panneaux publicitaires: les zones commerciales défigurent nombre d’entrées des villes. Souvent surnommés «la France moche», ces secteurs voués à la consommation ont été bâtis dans les années 1960, à l’ère du tout-voiture. Ils vieillissent mal et ne répondent plus aux exigences environnementales ou aux nouveaux modes d’achat.
Le gouvernement français a lancé hier l’acte II du programme Action cœur de ville pour transformer ces sites périphériques, après les centres des petites villes et leur quartier de la gare. La nécessité pour les «passoires thermiques» que sont les centres commerciaux de réduire leur consommation d’énergie de 40% d’ici à 2030 et de 60% d’ici à 2050 offrent l’occasion de repenser entièrement les 1500 à 1800 zones commerciales du pays. Totalisant 50’000 hectares, elles constituent un «gisement très important de foncier pour l’avenir», a rappelé le ministre du Logement, Patrice Vergriete. Enfin, leur bétonnage en fait des points noirs environnementaux, pour la biodiversité, l’écoulement des eaux ou la rétention de chaleur.
Doté de 24 millions d’euros, le programme vise à réhabiliter une vingtaine de ces zones parmi celles qui connaissent le plus grand déclin. L’enveloppe servira notamment à financer les études de projet. L’objectif est de renaturer les sites, d’y installer à la fois du logement, du commerce et d’autres activités. «On va aller très vite pour copier dans le reste du pays ce que seront les retours d’expérience», a assuré Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, l’un des porteurs du programme.
Principale urgence: faciliter les procédures
Le programme a aussi pour objectif de simplifier toutes les démarches administratives. «Ce qui bloque aujourd’hui, ce sont les réglementations, ce sont les délais, les procédures d’autorisation», a expliqué Christophe Béchu. Le pouvoir de décision des maires sera donc élargi et l’État mettra à disposition ses services afin d’accompagner la vingtaine de collectivités publiques choisies dans l’étude et la réalisation de leurs projets, qui serviront ensuite de base de travail pour les autres communes.