Frappés d'une taxe spéciale, les alcopops font un flop
Les alcopops n'ont plus la cote depuis que leur prix s'est envolé en raison d'un impôt spécial.
La chute est vertigineuse, depuis l'introduction de l'impôt il y a bientôt trois ans, le 1er février 2004. Il s'élève à 1 fr. 80 par bouteille de 2,75 décilitre, ce qui avait fait passer d'un coup le prix de la limonade alcoolisée de 2 fr. 30 à 4 fr. 10. En 2002, près de 39 millions de bouteilles avaient été importées en Suisse.
En 2006, elles n'étaient plus que 5 millions, selon la dernière statistique de la Régie fédérale des alcools. «Cela prouve que l'augmentation du prix a un effet sur la consommation», se réjouit Corinne Kibora, de l'Institut de prévention de l'alcoolisme (ISPA). Le Parlement s'était laissé convaincre d'augmenter l'impôt parce qu'il y avait un vrai engouement des jeunes pour ces boissons très sucrées.
Les importateurs ont alors mis sur le marché des boissons de substitution, moins sucrées. Mais celles-ci n'ont pas séduit: le principal atout des alcopops était d'être si riches en sucre que celui-ci masquait la teneur en alcool.
Pour l'ISPA, la hausse du prix n'est pas la seule mesure efficace. Elle milite pour l'interdiction de la pub, et les contrôles stricts de la limite d'âge dans les points de vente.
Emmanuelle Robert