Fribourg interdit les pitbulls

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Fribourg interdit les pitbulls

De nombreuses races seront soumises à autorisation dans le canton de Fribourg. Les pitbulls, eux, seront complètement interdits.

Le Grand Conseil a adopté jeudi en 3e lecture à la quasi unanimité la loi sur la détention des chiens. Cette dernière ne fait pas que manier le bâton, mais introduit aussi des mesures préventives.

La première lecture du projet en octobre avait été marquée par un sérieux cafouillage: il avait été question d'une liste de chiens interdits, d'une autre de chiens dangereux dont pas grand monde ne pouvait préciser le contenu.

Les députés sont massivement revenus au projet de base du Conseil d'Etat. Ce dernier entend interdire les chiens de type pitbull ainsi que les chiens issus de croisement avec des chiens de type pitbull. Sont également interdits les chiens issus de croisement avec des chiens soumis à autorisation.

Pas de race interdite

«Aucune race ne sera interdite dans le canton de Fribourg», a dit le conseiller d'Etat Pascal Corminboeuf en rappelant que les pitbulls n'étaient pas une race de chiens mais un type de chiens obtenus par croisement.

En revanche, un certain nombre de races, dont le Conseil d'Etat devra établir une liste, seront soumises à autorisation. Pour avoir le feu vert, il faudra être âgé de 18 ans, avoir les connaissances nécessaires concernant la détention de chiens et avoir bonne réputation.

Fribourg reprend largement la philosophie du projet mis en consultation par le Département fédéral de l'économie de janvier dernier. Ce projet prévoyait de soumettre à autorisation 13 races potentiellement dangereuses dont le mastiff, le dobermann ou le rottweiler.

Prévention

Plusieurs autres mesures sont destinées à protéger la population contre les chiens dangereux ou agressifs. Le service vétérinaire pourra soumettre à expertise un chien suspecté d'agressivité, ordonner par exemple sa tenue en laisse ou le port de la muselière ou l'euthanasie de la bête.

En collaboration avec la Direction de l'instruction publique, le service vétérinaire organisera des cours de sensibilisation dans les écoles primaires. Cette mesure a donné lieu à divergence. Le gouvernement aurait voulu que cette information ne soit pas systématique, les députés ont opté pour une prévention maximale des enfants.

Enfin, les communes pourront délimiter des espaces interdits aux chiens ainsi que des zones dans lesquelles ils devront être tenus en laisse.

Des toutous devant l'Hôtel de ville

Un comité intitulé «les propriétaires de chiens ne capitulent pas» a manifesté devant le Grand Conseil et a distribué une lettre ouverte aux députés. Il annonce sa volonté de lancer le référendum contre la loi si celle-ci introduit l'interdiction de certains chiens.

Plusieurs députés et M. Corminboeuf ont ironisé sur le type de chiens ayant accompagné cette vingtaine de personnes. «Plutôt des toutous que des molosses». (ats)

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