TransportsFribourg veut en faire plus pour la mobilité durable
Le canton de Fribourg veut promouvoir une mobilité durable sur plusieurs axes et favoriser le report modal. Notamment en développant ses pistes cyclables.

Fribourg veut encore améliorer plus de 300 kilomètres de pistes cyclables sur son territoire.
«Le canton connaît, depuis quelques années, une très forte croissance de sa population avec, pour corollaire, une augmentation de la mobilité, notamment pendulaire. Dans ce contexte, le Conseil d'Etat veut mener une réflexion globale sur les défis qui se posent», indique vendredi l'Etat de Fribourg. Dans son plan sectoriel pour développer le vélo, le canton explique que la priorité des aménagements sera donnée aux secteurs à haut potentiel de report modal (transfert de la route vers un transport plus respectueux de l'environnement).
Deux axes forts de report modal
Dans le détail, 88 kilomètres de voies cyclables ont déjà été réalisés sur le territoire fribourgeois. Des mesures constructives sont nécessaires sur 325 autres kilomètres, pour un investissement d'environ 157 millions de francs. La TransAgglo (Avry–Guin) et la voie verte à Bulle (gare–zone industrielle Planchy-Nord) représentent les deux axes avec le plus fort potentiel de report modal du canton. Les coûts de réalisation sont estimés à 33,5 millions de francs, dont 22,1 millions à charge de l'Etat. Les deux projets bénéficient d'un co-financement de la part de la Confédération.
Aménagement de parcs-relais
Dans le domaine de l'aménagement de parcs-relais à proximité des gares ferroviaires et des gares routières, Fribourg veut aménager des interfaces permettant aux pendulaires de laisser leur véhicule motorisé ou leur vélo pour emprunter les transports publics. L'ensemble des gares ferroviaires à l'horizon 2035 (66 en tout) et des arrêts de bus, situés dans des zones non desservies par le train, ont été étudiés pour estimer la clientèle potentielle pour des parcs-relais ainsi que les dimensionnements nécessaires en places de stationnement.
A l'heure actuelle, 40 haltes disposent d'un parc-relais, pour environ 1000 places de parc pour les voitures. Plus de 900 places pour vélos sont également proposées dans 25 haltes. Le nombre nécessaire de places de parc supplémentaires pour voitures est estimé à 918 places en surface et 539 places en ouvrage. En se basant sur un objectif à atteindre d'une place pour 10 voyageurs, il faut également 1534 places de vélo supplémentaires. Des projets-pilotes seront lancés en collaboration avec les Transports publics fribourgeois (TPF).
Huit nouvelles gares routières
Ces derniers planifient la construction de huit nouvelles gares routières: Avry, Broc-Village, Bulle, Châtel-Saint-Denis, Estavayer, Givisiez, Morat et Romont. Les coûts d'aménagements de ces huit interfaces sont estimés par les TPF à 21,94 millions de francs. Le canton de Fribourg va également mettre en conformité des arrêts de bus avec la loi fédérale sur l'élimination des inégalités frappant les personnes handicapées (LHand). Le territoire fribourgeois recense 1456 arrêts de bus. 35 sont conformes à la loi fédérale et 8 sont actuellement en travaux.
Une étude, basée sur une analyse utilité-coût et prenant en compte le principe de proportionnalité, a été lancée. Elle arrive à la conclusion que 240 arrêts sur routes cantonales doivent être mis en conformité. A cela sont ajoutés 94 arrêts pour assurer à chaque localité au moins un arrêt conforme à la LHand. Au total, 334 arrêts à charge de l'Etat sont à assainir dans le canton. Les coûts des travaux, qui comprennent la réalisation et l'équipement des arrêts, les adaptations des accès et des carrefours adjacents, de l'évacuation des eaux, de l'éclairage, les frais d'achat de terrain sont estimés à 26,535 millions de francs. La part de l'Etat se monte à 21,228 millions de francs, 20 % des coûts étant à charge des entreprises de transport.
Trois routes de contournement
Le Conseil d'Etat entend aussi assurer la qualité du réseau routier en complément aux autres modes de transport. Il a décidé de lancer les études d'avant-projet pour trois routes de contournement: Romont, Chiètres et Prez-vers-Noréaz. Des compléments d'études seront effectués pour le contournement de Givisiez.
Le comité de soutien «Belfaux-Givisez» est mécontent du choix du Conseil d'Etat. Selon lui, la nécessité de ces deux routes de contournement est «évidente tant au niveau de la mobilité générale que sur l'aspect du ratio coûts-utilités».
Il rappelle que le district de la Sarine compte des entreprises importantes qui doivent bénéficier d'infrastructures de communication modernes pour se maintenir et se développer. Par ailleurs, Belfaux «détient sans aucun doute la palme du village du canton le plus affecté par les engorgements de véhicules», ajoute-t-il. (nxp/ats)