Santé: Genève se dote d'un centre de chirurgie ambulatoire

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SantéGenève se dote d'un centre de chirurgie ambulatoire

Un nouvel établissement chirurgical dédié à la prise en charge allégée ouvrira en 2024. Une pratique plus confortable et surtout moins chère.

par
Lucie Fehlbaum

«Mariage pluvieux, mariage heureux», a souri Bertrand Levrat, directeur général des hôpitaux universitaires genevois (HUG). Mariage qui pourrait faire baisser les coûts de la santé, surtout. Mercredi, l'institution cantonale et le groupe Hirslanden, propriétaire des cliniques La Colline et des Grangettes, ont présenté à la presse le futur Centre de Chirurgie Ambulatoire (CCA). Un lieu qui pourrait vite devenir incontournable pour les Genevois, tant les politiques et les professionnels de la santé semblent insister sur l'importance de développer cette prise en charge allégée, où le patient rentre chez lui le jour même.

Journée perdue

Les pays du Nord, érigés en modèle, pratiqueraient 50% de leurs interventions en ambulatoire. La Suisse, avec un petit 20%, serait à la traîne. «Aujourd'hui, les opérations se pratiquent aux HUG dans des salles mixtes, a expliqué le professeur Frédéric Triponez, chef du département de chirurgie. Mais rien que le chemin jusqu'au bloc opératoire diffère entre une chirurgie lourde et une petite intervention.» Les processus de réveil ou même de nettoyages de la salle changent entre une procédure longue et une rapide, posant des problèmes logistiques et de confort. Un patient en ambulatoire peut attendre toute la journée la fin d'une grosse chirurgie, pour finalement passer 20 minutes au bloc.

Primes moins chères ?

Le CCA permettra donc de séparer ces deux types de traitements chirurgicaux. La prise en charge allégée sera standardisée, et donc améliorée, selon le professeur Triponez. Depuis le début de l'année, certaines opérations comme les hernies inguinales, les hémorroïdes ou l'ablation des amygdales se pratiquent obligatoirement en ambulatoire. Elles seront traitées, et d'autres encore, au CCA. «Et coûteront moins chères, a souligné le conseiller d'état en charge de la santé, Mauro Poggia, qui soutient le projet. Le centre pourrait conduire les assurances maladie à proposer des primes moins chères aux patients qui acceptent de s'y faire opérer.» A titre d'exemple, une opération des varices en stationnaire coûte 7400 francs, la nuitée faisant grimper la facture. En ambulatoire, le traitement vaut 2600 francs.

Le CCA de Beau-séjour

Le futur centre sortira de terre à l'avenue Beau-séjour, sur un terrain appartenant à la caisse de pension de l'état de Genève. Les médecins des HUG iront y travailler "sur une base volontaire", a garanti Bertrand Levrat. Des chirurgiens liés à Hirslanden compléteront les équipes médicales. Le personnel de salle sera employé par une société anonyme, dont les HUG et Hirslanden sont actionnaires à parts égales. Le CCA devrait accueillir 9000 opérations par an. Chacun de son côté, l'hôpital cantonal et le groupe privé n'auraient pu réunir autant d'interventions.

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