France: «Gilets jaunes»: l'acte VI peu mobilisateur

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France«Gilets jaunes»: l'acte VI peu mobilisateur

Malgré l'essoufflement du mouvement, les «gilets jaunes» continuent de manifester leur colère.

Moins d'un millier à Paris, quelques dizaines devant le château de Versailles: les gilets jaunes étaient peu mobilisés samedi en France lors d'une nouvelle journée d'action endeuillée par une dixième mort dans la nuit.

Le parlement a définitivement approuvé dans la nuit de vendredi à samedi les mesures d'urgence de 10 milliards d'euros destinées à alléger la pression fiscale et accroître le pouvoir d'achat, revendications phares des «gilets jaunes». Mais nombre d'entre eux ne semblent pas encore prêts à cesser la contestation, qui a créé la pire crise essuyée par le président Emmanuel Macron, déjà au plus bas dans les sondages.

Le nouveau samedi de manifestation, promis par les «gilets jaunes» français les plus déterminés, ne rassemblait toutefois que peu de monde en milieu de journée. Juste en face du château de Versailles, où les rois de France avaient été délogés lors de la Révolution de 1789, les «gilets» n'étaient qu'une soixantaine vers midi, selon l'AFP. Le préfet avait estimé vendredi que «plusieurs centaines», voire «un millier» de «gilets» pourraient y manifester.

Dans la capitale, quelque 800 «gilets jaunes» manifestaient dans le calme en plusieurs endroits, a indiqué vers midi la préfecture de police. Sur les Champs-Elysées, épicentre des manifestations, les cafés et restaurants déployaient normalement leurs terrasses et la quasi-totalité des magasins exhibaient leur vitrine.

Victime à Perpignan

Les commerces parisiens, qui devraient accueillir de nombreux clients avant Noël, ont été «invités à faire preuve de vigilance» par la préfecture de police. «Un dispositif de sécurité proportionné et adapté» a été mis en place, selon le ministère de l'Intérieur, qui n'a pas précisé le nombre de forces mobilisées.

La semaine dernière, environ 69'000 membres des forces de l'ordre avaient été déployés, dont 8000 à Paris, appuyés par des véhicules blindés à roues de la gendarmerie. Ces véhicules blindés sont également positionnés en régions, où des heurts avaient aussi été notés, notamment à Toulouse et Bordeaux.

Des «gilets jaunes» ont aussi appelé à bloquer le passage des camions aux frontières. Plus de 300 d'entre eux bloquent depuis samedi matin une bretelle d'autoroute au niveau du Boulou, près de la frontière espagnole, a constaté l'AFP. Des perturbations de la circulation ont également été signalées à la frontière belge. Mais certains «gilets», eux, demandent une trêve pour Noël, plus d'un mois après le début du mouvement.

Alors que la première manifestation, le 17 novembre, avait rassemblé 282'000 manifestants, ils n'étaient plus que 166'000 le 24 novembre, 136'000 les 1er et 8 décembre et enfin 66'000 le 15 décembre, selon des chiffres officiels (les «gilets» ne donnent pas d'estimation).

Un automobiliste est mort dans la nuit de vendredi à samedi après avoir percuté un camion bloqué à un barrage filtrant de «gilets jaunes», près de Perpignan, selon une source judiciaire. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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