AutomobileGM va réduire de 15% ses effectifs
Le constructeur automobile américain General Motors veut économiser 6 milliards de dollars. Pour ce faire, il va licencier des dizaines de milliers d'employés.
General Motors a annoncé lundi une sévère cure d'amaigrissement, à coups de milliers de suppressions d'emplois, pour être plus compétitif dans une industrie en pleine révolution, mais le premier constructeur automobile américain a provoqué l'ire de Donald Trump.
Au total, GM va supprimer en 2019 15% des emplois du groupe, en cessant la production sur sept sites: un à Oshawa au Canada, quatre aux Etats-Unis et deux en dehors de l'Amérique du Nord.
En décembre 2017, le dernier décompte disponible, GM employait 180.000 personnes dans le monde, mais le groupe n'a donné aucune indication sur le nombre exact de postes supprimés.
L'action monte en Bourse
«Les mesures que nous prenons aujourd'hui nous permettent de poursuivre notre transformation pour être plus agiles, résistants et rentables», a affirmé la PDG, Mary Barra, citée dans un communiqué. «Nous sommes conscients du fait qu'il nous faut anticiper sur les changements du marché et les goûts des consommateurs pour que notre entreprise soit bien positionnée pour connaître le succès sur le long terme», a-t-elle ajouté. Les investisseurs ont apprécié la nouvelle: l'action GM s'envolait de près de 4,8% à la clôture.
Donald Trump, en revanche, a fait savoir à Mme Barra qu'il était «mécontent». «J'ai été très dur avec elle», a dit le président, qui a fait de la préservation des emplois industriels son cheval de bataille et déclenché des hostilités commerciales avec les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis pour les préserver.
«Ce pays a fait beaucoup pour General Motors (pour sauver l'entreprise de la faillite pendant la crise financière, ndlr)», a rappelé M. Trump, brandissant une menace voilée: «Ils ont intérêt à retourner en Ohio et vite, on peut leur mettre vraiment la pression».
Le puissant syndicat UAW joue d'ailleurs lui aussi sur le registre de «l'Amérique d'abord» cher au président, accusant GM de fabriquer au Mexique et en Chine pour réimporter les voitures aux Etats-Unis. GM a démenti et le constructeur a aussi indirectement répondu à M. Trump en soulignant qu'il restait massivement présent dans l'Ohio.
Economies pour investir
Ce traitement de choc doit permettre à General Motors de faire 6 milliards de dollars d'économies d'ici la fin 2020. Parmi le personnel supprimé, General Motors s'attaque en particulier au management, qui devrait être réduit d'un quart pour alléger le processus de décision.
Le constructeur américain a aussi indiqué que ces actions allaient peser sur les performances financières du dernier trimestre de 2018 et le premier de 2019. Le montant de la charge exceptionnelle s'élèvera à entre 3 et 3,8 milliards de dollars.
Mais pour autant, la PDG a insisté sur le fait que GM «voulait être sûr d'investir», en particulier dans les véhicules autonomes ou électriques, à un moment où le marché automobile nord-américain va ralentir.
A l'instar de Ford, General Motors a l'intention de concentrer sa production sur les véhicules les plus rentables, comme les pickups (camionnettes à plateau) et les SUV. «Certains véhicules ne seront plus disponibles en Amérique du Nord», a indiqué Mme Barra, comme par exemple la Chevrolet Cruze, un modèle qui est vendu à moins de 17.000 dollars dans sa version de base. La production de la Volt, une voiture hybride est également stoppée.
Trudeau déçu
L'annonce de la cessation de la production sur le site d'Oshawa, dans l'Ontario, qui emploie environ 2500 personnes, a provoqué une onde de choc au Canada et le Premier ministre lui-même a réagi très vite.
«Depuis des générations, les travailleurs de GM sont le coeur et l'âme d'Oshawa», ville située à une soixantaine de kilomètres à l'est de Toronto, a dit M. Trudeau sur Twitter. Il a promis de tout faire pour aider les gens. Dès le début de la matinée, les employés ont débrayé à la demande des syndicats.
Leur angoisse était palpable. «Ca va toucher ma famille et moi-même, si nous n'avons plus de boulot, on va devoir vendre la maison, je vais devenir quoi?», demande Karin Wright, salariée syndiquée de l'usine.
Outre le site d'assemblage d'Oshawa, General Motors veut cesser les activités sur quatre sites aux Etats-Unis (deux dans l'Ohio, un dans le Maryland ainsi qu'un site d'assemblage à Detroit). Deux autres sites seront fermés en dehors d'Amérique du Nord, mais GM n'a pas encore précisé lesquels. Le groupe avait déjà annoncé précédemment la fermeture l'année prochaine de l'usine de Gunsan en Corée du Sud. (nxp/ats)
Trump ne semble pas fléchir sur les tarifs avant sa rencontre avec Xi
Donald Trump a affirmé lundi qu'il était «hautement improbable» qu'il gèle la hausse prévue de taxes douanières sur 200 milliards de dollars de produits importés de Chine à quelques jours d'un sommet avec son homologue chinois. Dans un entretien au Wall Street Journal, le président américain a également réitéré sa menace d'imposer des taxes supplémentaires sur les 267 milliards de dollars de produits chinois importés aux Etats-Unis qui, pour l'instant, échappent à la guerre commerciale.
Trump menace de couper les «subventions» à General Motors
Donald Trump a menacé mardi de «supprimer toutes les subventions» à General Motors, qui a provoqué la colère du président américain en annonçant la suppression de milliers d'emplois industriels dans des Etats politiquement cruciaux.
«Très déçu par General Motors», a tweeté le président. «Les Etats-Unis ont sauvé General Motors et voilà les REMERCIEMENTS qu'on a! Nous examinons la suppression de toutes les subventions, y compris pour des voitures électriques», a-t-il ajouté.