Crise ukrainienne: «Grands risques pour le transit» de gaz vers l'ouest

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Crise ukrainienne«Grands risques pour le transit» de gaz vers l'ouest

Le président russe a mis en garde les Européens contre de «grands risques» de perturbations des livraisons de gaz cet hiver, faute d'accord dans le conflit entre Moscou et Kiev.

Si l'Ukraine prélève une partie des livraisons de gaz russe pour faire face à la pénurie, Moscou réduira ses fournitures à l'Europe «en conséquence», a averti jeudi Vladimir Poutine lors d'une visite officielle en Serbie. Le président russe a mis en garde contre toute pression sur la Russie.

Il a cependant dit «espérer» ne pas réduire l'approvisionnement en gaz. Même s'il y a de «gros risques» de détournement lors du transit par l'Ukraine, a-t-il reconnu. «Je peux vous redire que s'il y a une crise dans la coopération énergétique, ce ne sera pas le fait de la partie russe», a assuré Vladimir Poutine à des journalistes dans la capitale serbe.

La Russie a coupé mi-juin ses livraisons de gaz à l'Ukraine qui refuse la hausse des prix imposée par le géant gazier russe Gazprom dans le contexte de la crise entre Kiev et Moscou. Et selon Moscou, le pays a accumulé 5,3 milliards de dollars d'impayés.

Une réunion trilatérale pour régler le contentieux gazier opposant la Russie et l'Ukraine doit se tenir le 21 octobre à Bruxelles. «Un accord est accessible», a annoncé jeudi le commissaire européen à l'Energie Gunther Oettinger.

«L'allié le plus proche»

En visite officielle à l'occasion du 70e anniversaire de la libération de Belgrade de l'occupation nazie, Vladimir Poutine a assuré jeudi la Serbie qu'elle était «l'allié le plus proche» de Moscou.

Lors d'entretiens avec son homologue Tomislav Nikolic puis avec le Premier ministre M. Poutine a notamment assuré que la position de Moscou sur le Kosovo n'allait pas changer. La Russie ne reconnaît pas l'ex-province serbe du Kosovo. «La Serbie ne va pas imposer des sanctions contre la Russie», a pour sa part répété le Premier ministre pro-européen Aleksandar Vucic.

Attitude «hostile»

Le président russe a profité de ce déplacement pour mettre en garde contre toute pression sur la Russie dans la crise ukrainienne. Dans une interview au quotidien serbe «Politika», dont le contenu a été publié mercredi soir par le Kremlin, M. Poutine a accusé son homologue américain Barack Obama d'avoir une attitude «hostile» envers la Russie.

«Nous espérons que nos partenaires (...) se souviendront de ce que la discorde entre les grandes puissances nucléaires peut provoquer sur la stabilité stratégique» du monde, a averti M. Poutine. Il a en particulier accusé les Etats-Unis d'avoir provoqué la crise en Ukraine pour en attribuer ensuite la responsabilité à la Russie.

De leur côté, les présidents ukrainien Petro Porochenko et américain Barack Obama ont réitéré mercredi soir l'importance du respect des accords de Minsk et la nécessité de résoudre le problème gazier, a indiqué la présidence ukrainienne dans un communiqué diffusé jeudi matin.

Sommet Europe-Asie

Vendredi, lors d'une série d'entretiens en marge du sommet Europe-Asie à Milan, MM. Porochenko et Poutine, en présence d'autres dirigeants européens, vont tenter de trouver une issue au conflit entre Kiev et les séparatistes prorusses.

Hostiles à la venue de Vladimir Poutine en Italie, deux Femen ont protesté jeudi à Milan. Seins nus, les militantes ukrainiennes se sont aussi aspergées de vin rouge et criaient: «Stop ukrainian bloodshed» (Arrêtez le bain de sang ukrainien). (ats)

Trois soldats tués

En Ukraine, les violences continuent. Trois soldats ukrainiens ont été tués au cours des dernières 24 heures dans les combats avec des rebelles prorusses dans l'Est de l'Ukraine, a annoncé jeudi un porte-parole militaire. Neuf autres ont été blessés.

Les séparatistes ont par ailleurs bombardé à l'aide de lance-roquettes multiple et de mortiers les positions de l'armée ukrainienne dans les banlieues nord-est du port stratégique de Marioupol (sud), sur les bords de la mer d'Azov, a ajouté Andriï Lyssenko.

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