FribourgHarcèlement sexuel en médecine à l’Uni: assez!
Un projet-pilote a été lancé contre le sexisme dans les professions médicales. Une formation, une campagne et une permanence téléphonique sont créées.

Le programme vise à éviter de confier les responsabilités aux hommes et les tâches annexes aux femmes.
Un programme-pilote de prévention du harcèlement sexuel et du sexisme en milieu de stage a vu le jour pour les étudiants en médecine de l’Université de Fribourg. Le projet est basé sur trois axes: formation, information et accompagnement.
«Initié par toutes les institutions formatrices des futurs médecins (HFR, RFSM, Unifr), ce projet novateur veut rappeler que le harcèlement sexuel et le sexisme ne sont pas tolérés et qu’un climat respectueux de formation doit être assuré au sein du master en médecine», a indiqué vendredi l’Université de Fribourg (Unifr).
Agir avant de subir
Plusieurs enquêtes, y compris en Suisse romande, mettent en évidence une spécificité de la médecine dans la problématique du harcèlement sexuel, particulièrement chez les stagiaires médecins.
«De véritables besoins ont été exprimés lors d’un sondage par les étudiants en médecine de l’Unifr, car ils ont déjà entendu parler de situations de harcèlement sexuel en milieu hospitalier (92%) et redoutent d’y être confrontés lors de leurs futurs stages (54%)», a précisé l’institution.
Sans attendre la mise en lumière de cas de harcèlement sexuel et de sexisme à Fribourg pour réagir, l’Unifr, l’hôpital fribourgeois et le réseau fribourgeois de santé mentale ont décidé d’agir de manière pro-active.
Pôle d’écoute créé
Un programme-pilote basé sur trois axes, la formation, l’information et l’accompagnement, a été mis en place. La formation, organisée sous forme de théâtre-forum, aura pour objectif de donner les outils pour faire face au harcèlement comme témoin ou victime. Une campagne d’information sera aussi déployée dans toutes les institutions formatrices des futurs médecins ainsi que dans les cabinets médicaux.
Pour permettre aux victimes de partager leur vécu et pour les accompagner, un pôle d’écoute et d’orientation, assuré par une permanence téléphonique, a été créé avec les étudiants en médecine de la nouvelle association CLASH Fribourg (Collectif de lutte contre les attitudes sexistes en milieu hospitalier). Cette dernière redirigera les personnes touchées vers les structures d’aide adéquates.
Dans toutes les Facultés
Le rectorat de l’Université de Fribourg lance également sa propre campagne de sensibilisation à destination de toute la communauté universitaire, «afin de continuer à offrir un cadre d’études et de travail bienveillant et respectueux à ses membres». L’institution rappelle «sa politique de tolérance zéro face à ces comportements».
L’université a créé, en 2018, une «Ombudsstelle» (un service de médiation) intervenant, entre autres, comme interlocuteur pour les victimes et les témoins de harcèlement sexuel, afin de les soutenir et les accompagner.