Neuchâtel: Hausse des taxes universitaires: des montants «très loin du compte»

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NeuchâtelHausse des taxes universitaires: des montants «très loin du compte»

Pour la période 2023-2026, le Conseil d’État a décidé d’augmenter de près de 300 francs par semestre les taxes universitaires. La gauche neuchâteloise et les étudiants s’alarment de cette décision.

par
Thomas Christen
Un peu plus de 50 millions de francs par an ont été accordés à l’UNINE pour la période 2023-2026. Un montant qui inquiète fortement la gauche.

Un peu plus de 50 millions de francs par an ont été accordés à l’UNINE pour la période 2023-2026. Un montant qui inquiète fortement la gauche.

20min/Marvin Ancian

«Il est exclu que les étudiants fassent les frais de la politique d’austérité du Conseil d’État», a pesté jeudi le Parti ouvrier et populaire cantonal (POP), soutenu par le Parti socialiste (PS) et les Verts neuchâtelois. Cette réaction intervient en marge du rapport du Conseil d'État confié à l’Université de Neuchâtel (UNINE) sur son budget pour la période 2023-2026.

Pour faire face à ses problèmes financiers, le Canton a en effet décidé d’accorder à l’UNINE un montant semblable aux années précédentes, en deçà des attentes de la gauche. Une augmentation inédite des taxes semestrielles a aussi été demandée, dans un contexte où «l’institution est déjà en perte de vitesse», souligne Julien Gressot, président du POP neuchâtelois et député au Grand Conseil.

Des montants «très loin du compte»

Un peu plus de 50 millions de francs par an ont été accordés à l’UNINE pour la période 2023-2026. L’institution, mais également la gauche, attendaient 4 millions de plus «afin de pouvoir se développer normalement». Des surcharges en raison de l’inflation et de l’augmentation des coûts de l’énergie ont engendré un manque à gagner de 2,5 millions de francs.

L’Exécutif cantonal souhaite aussi augmenter de près de 300 francs par semestre les taxes d’études, qui devraient passer de 425 à 720 francs par étudiant. «Cette augmentation est inédite. Avec les propositions du gouvernement, on est très loin du compte», déplore le président du POP. Avant d’ajouter «qu’une telle surcharge financière pèsera lourdement sur les budgets des étudiants et de leurs familles».

«La tendance est d’opposer l’apprentissage au cursus académique»

L’UNINE a actuellement droit à un fonds provisoire d’un million de francs, dans le cadre de la loi sur l’aide aux universités. Un soutien qui prendra fin dès 2025 et qui viendra encore diminuer le budget de l’institution, ce qui inquiète particulièrement la gauche. «L’Université ne peut que s’affaiblir sur cette voie, parce qu’elle deviendra moins attractive et accessible», résume Julien Gressot.

En clair, le gouvernement «ne prend pas la mesure des enjeux», estime le député au Grand Conseil. «On ressent une forte volonté de valoriser l’apprentissage, mais aussi d’opposer cette option au cursus académique», conclut-il.

La Fédération des étudiants neuchâtelois (FEN) a aussi réagi à l’augmentation des taxes universitaires: «Cette importante charge supplémentaire va venir inutilement alourdir le budget des étudiants dans un contexte défavorable post-Covid doublé d’une inflation conséquente pour les postes de dépense principaux des étudiants.» Il y a trois mois, la FEN avait d’ailleurs pointé du doigt la précarité estudiantine grandissante. Elle avait alors soumis un postulat au Grand Conseil, qui l’a accepté, demandant l’étude de solutions pour pallier le problème. «Pourtant, le message du Conseil d’État est clair: il ne se soucie pas de cette problématique, bien au contraire, puisqu’il l’accentue avec cette augmentation des taxes!» s’insurge la FEN.

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