Liban: Heurts entre policiers et partisans chiites

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LibanHeurts entre policiers et partisans chiites

Des membres du Hezbollah et d'Amalm s'en sont pris à des forces de sécurité alors que le Liban vit depuis deux mois un mouvement de contestation inédit.

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La rue libanaise réclame une refonte du système politique et la démission d'une classe politique accusée d'incompétence et de corruption. (Mardi 21 janvier 2020)

La rue libanaise réclame une refonte du système politique et la démission d'une classe politique accusée d'incompétence et de corruption. (Mardi 21 janvier 2020)

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Le nouveau Premier ministre libanais, Hassan Diab, est un universitaire de 61 ans. (Photo d'archives)

Le nouveau Premier ministre libanais, Hassan Diab, est un universitaire de 61 ans. (Photo d'archives)

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L'ex-ministre et universitaire libanais soutenu par le puissant mouvement chiite Hezbollah, Hassan Diab, a été désigné premier ministre jeudi, après une journée de consultations parlementaires. (Jeudi 19 décembre 2019)

L'ex-ministre et universitaire libanais soutenu par le puissant mouvement chiite Hezbollah, Hassan Diab, a été désigné premier ministre jeudi, après une journée de consultations parlementaires. (Jeudi 19 décembre 2019)

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Des dizaines de personnes ont été blessées mardi à Beyrouth dans des affrontements entre les forces antiémeutes et des partisans de mouvements chiites. Ceux-ci ont attaqué des camps de manifestants antigouvernementaux, faisant craindre une escalade dans le pays.

Au bord de l'effondrement économique, le Liban vit depuis le 17 octobre au rythme d'un soulèvement populaire inédit contre la classe dirigeante, accusée de corruption et d'incompétence.

Des Libanais manifestent à Beyrouth

Des Libanais manifestent à nouveau dans le centre-ville de Beyrouth pour dénoncer une classe politique accusée de corruption et d'incompétence et contre la possible reconduction de Saad Hariri au poste de Premier ministre.

Les chefs des mouvements chiites Hezbollah et Amal, Hassan Nasrallah et Nabih Berri, chef du Parlement depuis 1992, sont conspués par les manifestants au même titre que les autres dirigeants dans ce pays multiconfessionnel.

Si, globalement, ce mouvement de contestation s'est déroulé sans incidents majeurs, il a été marqué depuis samedi dernier par des heurts entre manifestants et forces de l'ordre et tard lundi soir jusqu'à l'aube mardi par des affrontements particulièrement violents entre partisans du Hezbollah et d'Amal et les forces de sécurité.

Sympathisants chiites

Les dernières violences ont été déclenchées par des attaques des sympathisants des partis chiites contre des camps de manifestants dans le centre de Beyrouth, déserts à cette heure de la nuit, selon un photographe de l'AFP sur place.

Des jeunes, venus à pied ou à moto, ont ensuite jeté des pierres et des engins explosifs contre les policiers, et ont incendié des voitures. La police a répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes.

L'attaque des partisans chiites aurait été provoquée par la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo non datée dont le contenu a été jugé «offensant» par des chiites. Dans la vidéo, un homme présumé originaire de la ville majoritairement sunnite de Tripoli (nord) et résidant à l'étranger s'en prend à des symboles sacrés de l'islam chiite.

Trois arrestations

Les affrontements ont fait des dizaines de blessés, dont 23 ont été hospitalisés, selon la défense civile. Quarante-trois personnes ont été soignées sur place. Dans un communiqué mardi, les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont indiqué que 25 membres de la police antiémeute avaient été blessés et fait état de trois arrestations.

A Saïda (sud), des jeunes encagoulés ont attaqué et détruit dans la nuit des camps de manifestants, également inoccupés, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Ce n'est pas la première fois que les partisans du Hezbollah et d'Amal attaquent les manifestants ou leurs tentes dressées sur des places de plusieurs villes.

Soutenu par l'Iran chiite, le Hezbollah est le seul mouvement à avoir conservé les armes après la guerre civile (19875-1990). Son chef a maintes fois balayé l'idée d'un gouvernement exclusivement formé de technocrates, comme le réclame la rue. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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