Salon de l'AgricultureHollande: «Sarkozy? Tu ne le verras plus!»
Alors que le président français visitait le 50e Salon de l'agriculture, marqué par le scandale de la viande de cheval, il en a profité pour tacler son ex-rival.
En pleine visite du Salon de l'agriculture, François Hollande a passé un petit moment avec des enfants. L'un d'eux lui a posé la question suivante: «Et il est où Nicolas Sarkozy?» Le président français lui a alors répondu avec le sourire: «Tu ne le verras plus!»
Mise à part cette petite scène diffusée par iTélé, le récent scandale de la viande de cheval a marqué samedi le passage du président français François Hollande au 50e Salon de l'agriculture. Le chef de l'Etat a dit vouloir redonner confiance à un monde paysan désorienté.
Arrivé à l'heure du coq, peu après 7h, le président a assisté à la traite des vaches, déjeuné sur place, serré de multiples mains et embrassé les enfants. Il a passé une bonne partie de l'après-midi à arpenter les allées de «la plus grande ferme de France», où se pressent chaque année 700'000 visiteurs au milieu de 4000 animaux.
«Je suis venu délivrer un message de confiance dans l'agriculture française», a dit le chef de l'Etat devant la presse. Dès son arrivée, François Hollande est revenu sur le scandale de la viande chevaline insérée dans des plats cuisinés au boeuf vendus ces derniers mois dans toute l'Europe.
«Il y a eu ces derniers jours des interrogations, pour ne pas dire davantage, des fraudes parce que il n y avait pas l'étiquetage», a dit le président, partisan d'un «étiquetage obligatoire sur les viandes qui sont insérées, introduites dans les produits cuisinés».
«D'ici là je soutiendrai avec le ministre de l'Agriculture et les ministres concernés toutes les initiatives qui seront prises pour des démarches volontaires d'étiquetage de manière que le consommateur puisse être informé de la provenance des produits qu'il consomme, et notamment des viandes».
Ambiance polluée par le scandale
Pour Xavier Beulin, président de la FNSEA, principal syndicat agricole en France, «la question de la traçabilite et de la viande de cheval vient un peu polluer l'ambiance du salon. «Les gens ont confiance dans les agriculteurs, mais pas forcement dans leur alimentation», a-t-il dit à Reuters.
«Quand ça arrive à quelques semaines du Salon, ça donne une mauvaise image», a ainsi regretté Florent Michard, 25 ans, devant les vaches Prim'Holstein de l'exploitation familiale.
Promoteur de «la qualité française, la production française, l'élevage français, l'ensemble des produits français», François Hollande s'est félicité d'avoir pu défendre l'enveloppe française de la Politique agricole commune (PAC) dans le budget de l'Union pour la période 2014-2020.
Les négociations sur l'utilisation de cet argent doivent commencer lundi à Bruxelles par un premier conseil des ministres européens de l'Agriculture.
Hollande prend le taureau par les cornes
François Hollande a fait connaissance avec quelques animaux, prenant un taureau de race Aubrac par les cornes, se faisant brouter le bas de veste par une petite chèvre. Il a goûté des fromages, bu des vins de divers cépages, goûté brochettes d'agneau et autres verrines de bar à la truffe.
Le président a beaucoup discuté avec des éleveurs, très handicapés par la flambée de prix des céréales utilisés pour nourrir les animaux. «Un éleveur nourrit les gens, mais il n'a plus de quoi manger, lui», a déploré un producteur de lait charentais.
Selon des chiffres officiels, les éleveurs d'ovins et de bovins gagnent en moyenne 15'000 euros par an, contre 72'000 à 80'000 euros pour les céréaliers et les betteraviers.
Pour rééquilibrer les aides, beaucoup plus généreuses pour les grosses exploitations, le gouvernement défend le principe d'une prime plus importante donnée aux 50 premiers hectares.
Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR), a inauguré lui le stand suisse en présence de nombreux représentants helvétiques du monde politique et du secteur agricole. (20 minutes/ats)