GenèveIl égorge un retraité pour 7000 fr: 17 ans ferme
Le Kosovar qui avait tué, en avril 2012, un homme de 77 ans à qui il devait de l'argent, a été condamné pour assassinat. Les juges estiment qu'il a prémédité son crime.
- par
- Julien Culet

La porte d'entrée du domicile de la victime. (photo: rle)
Le Kosovar de 43 ans qui avait égorgé un septuagénaire en avril 2012 à Carouge (GE) a écopé mercredi d'une peine de 17 ans de prison. Il a ainsi été reconnu coupable d'assassinat et de vol. «L'accusé a fait preuve de brutalité, d'acharnement et de détermination», ont indiqué les magistrats. «Il s'en est pris à une personne affaiblie par l'âge pour sauver sa réputation ou pour ne pas rembourser sa dette de 7000 francs.» L'accusé avait en effet déclaré avoir eu peur que la victime révèle son addiction au jeu à sa famille.
Pour le Tribunal, la préméditation ne fait pas de doute. Il s'est armé d'un couteau, a mis des gants et n'a pas sonné à l'interphone, ce qui infirme ses intentions pacifiques. De plus, il est incapable de se souvenir des objets présents dans la cuisine. Cela fait dire aux juges qu'il n'a pas pu se trouver en face de sa victime pour négocier un report de l'échéance de son prêt.
Addiction insuffisante
Le robinet était ouvert et les médicaments éparpillés sur le sol. «Autant d'éléments qui indiquent qu'aucune discussion n'a précédé les coups. La victime préparait ses médicaments. Il s'est rendu chez son préteur pour le tuer», ont estimé les juges. Pour ces derniers, «l'accusé a ensuite fait preuve d'une froideur extrême en fouillant méthodiquement l'appartement puis en reprenant le cours normal de sa vie, avant d'aller jouer au casino toute la nuit.»
Aucune circonstance atténuante n'a été retenue, pas même son addiction pour les jeux d'argent, rejetant ainsi l'expertise psychiatrique. «Son passion du jeu n'avait pas d'effet sur sa vie sociale et professionnelle.» Elle n'a donc pas été retenue pour établir une baisse de sa responsabilité.
La peine est légèrement inférieure à celle requise mardi par le procureur, à savoir 18 ans ferme.