Etats-UnisIl finançait ses liaisons avec des fonds électoraux
Un ancien soutien de Trump a été condamné à 11 mois de prison pour détournement d'argent pour s'offrir des escapades avec ses maîtresses.

Duncan Hunter a longtemps nié ces malversations.
Duncan Hunter, 43 ans, avait nié ces malversations durant des mois avant de finalement se résoudre à plaider coupable, affirmant vouloir ainsi «épargner» ses enfants. M. Hunter est l'un des premiers élus républicains du Congrès des Etats-Unis à avoir soutenu Donald Trump dans sa course à la Maison Blanche.
Faux motifs
Cet élu de la Chambre des représentants avait été officiellement inculpé avec son épouse Margaret en août 2018 pour des détournements de fonds de campagne qui ont servi à régler de nombreuses dépenses personnelles entre 2009 et 2016: vacances familiales à Hawaï et en Italie, parties de golf, soins dentaires, places de théâtre, et même un billet d'avion pour le lapin de la famille.
Les Hunter étaient accusés d'avoir maquillé ces dépenses dans leurs déclarations auprès des autorités électorales sous de faux motifs: «voyages de campagne», «dîner avec des bénévoles/contributeurs» ou encore «cartes cadeaux».
Dettes et arriérés
Sur la même période, leurs finances personnelles étaient au plus mal. Ils cumulaient dettes et arriérés et ont affiché un découvert bancaire plus d'un millier de fois en sept ans, relève l'acte d'accusation.
Duncan Hunter avait longtemps nié ces malversations mais son épouse a fini par conclure un accord aux termes duquel elle acceptait de témoigner contre son mari. Selon l'accusation, il avait financé au moins cinq liaisons extra-conjugales à l'aide de ses cagnottes de campagne.
Mme Hunter, qui a également plaidé coupable, sera fixée sur son sort le mois prochain. Avocat de la défense, Paul Pfingst avait demandé au tribunal de San Diego de prendre en compte les services rendus par M. Hunter, d'abord en tant que militaire puis que représentant, assurant qu'il n'avait pas pris «un seul dollar provenant des contribuables».
700.000 personnes trompées
Pour le procureur Philip Halpern, l'élu a au contraire «choisi de tromper les 700.000 personnes résidant dans sa circonscription» plutôt que d'assumer ses responsabilités. «Hunter a menti non pas une mais un nombre incalculable de fois», a dit M. Halpern à l'AFP.
Déjà inculpé, Duncan Hunter n'avait été réélu que d'un cheveu en 2018, dans une circonscription pourtant farouchement républicaine et qui avait voté pour Donald Trump à près de 55% deux ans plus tôt (nxp/afp)