Foot-Suisse«Il n'y a aucun malaise dans l'équipe de Suisse»
Valon Behrami a tenu à éteindre la polémique, née autour de propos de Stephan Lichsteiner, qui embrase depuis jeudi la Nati.

Il faut arrêter de parler de joueurs «kosovars-suisses» ou «suisses-suisses», estime Valon Behrami.
«Je connais Stephan depuis dix ans. Il n'y a jamais eu le moindre problème entre nous !» Le grand frère a éprouvé le besoin de parler dimanche sur les hauteurs de Feusisberg.
Doyen de cette équipe de Suisse avec une première sélection qui remonte au 8 octobre 2005 - le 1-1 contre la France à Berne -, le joueur du SV Hambourg a tenu à mettre les choses au point. «Non, il n'y a aucun malaise dans l'équipe de Suisse. Nous sommes un groupe, affirme Valon Behrami. Et je peux vous assurer qu'il est très fort !». Le Tessinois n'a pas voulu interpeller Stephan Lichtsteiner après l'interview qu'il a accordée mercredi à des journalistes alémaniques. «Je n'avais aucune raison d'aller lui parler, explique-t-il. Encore une fois, je le connais parfaitement. Et je sais ce qu'il voulait dire.»
Deux exemples qui disent tout
Comme Stephan Lichtsteiner, Valon Behrami regrette l'exploitation faite par la presse de boulevard de cette fameuse interview. «Pourquoi ce sujet vient-il aujourd'hui sur la table ? Il n'en avait été jamais été question auparavant.» Le Tessinois sait parfaitement que cette campagne n'a qu'un seul but: déstabiliser le successeur d'Ottmar Hitzfeld, lequel était justement très proche de cette presse.
«C'est grâce aux moyens investis par l'Assocation Suisse de football que je suis devenu le joueur que je suis aujourd'hui, poursuit Valon Berhrami. La remarque vaut également pour Xherdan Shaqiri. Nos deux exemples démontrent une chose essentielle à mes yeux: la Suisse est un pays qui donne sa chance aux gens issus de l'immigration. Il faut arrêter de parler de joueurs «kosovars-suisses» ou «suisses-suisses». Cela ne mène nulle part. Nous sommes des Suisses qui jouons pour la Suisse. Il y aussi un sujet sur lequel je tiens à m'exprimer, celui de l'hymne. Je ne le chante pas pour une raison qui est à mes yeux évidente: je ne peux pas ressentir quand il est joué les mêmes émotions que peuvent ressentir les joueurs qui sont nés en Suisse. Je les envie de les voir portés ainsi par cet hymne.»
A l'automne, Valon Behrami avait approuvé la démarche de l'ASF qui a interdit à ses internationaux de célébrer un but par un geste qui reproduisait l'aigle bicéphale albanais. «J'étais à 100 % derrière l'ASF. Cette question est réglée, dit-il. Mais il ne faut pas oublier que la pression médiatique depuis l'Albanie et le Kosovo qui peut s'exercer sur les jeunes joueurs est énorme...»
«Nécessaire à mon équilibre»
Valon Behrami fêtera ses 30 ans le 19 avril prochain. Avec des genoux qui sifflent depuis un certain temps, le Tessinois aurait pu être tenté de tirer un trait sur l'équipe de Suisse au soir de l'élimination contre l'Argentine lors de la dernière Coupe du monde. «Jamais cette idée ne m'a effleuré, lâche-t-il. J'ai besoin de ces rendez-vous avec l'équipe de Suisse, de retrouver l'ambiance de la sélection. Jouer en équipe de Suisse est nécessaire à mon équilibre. Et j'ai aussi envie de gagner quelques matches dans la saison, d'appartenir à une équipe capable de tenir le ballon de temps en temps...» A l'entendre, la Bundesliga n'est peut-être pas toujours le paradis dont on parle pour les footballeurs. (ats)