«45 ans»: Il suffit d'un rien pour ruiner 45 ans d'amour

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«45 ans»Il suffit d'un rien pour ruiner 45 ans d'amour

A 70 ans (le 5 février prochain), l'Anglaise Charlotte Rampling peut rêver de l'Oscar de la Meilleure actrice pour son rôle dans «45 ans».

Catherine Magnin
par
Catherine Magnin

Qui peut se targuer d'être sûr que son compagnon actuel sera l'amour de sa vie jusqu'à son dernier souffle? Après

quasiment un demi-siècle de bonheur avec Geoff (Tom Courtenay), Kate (Charlotte Ramp­ling) pensait bien que c'était gagné. Et pourtant.

Voici qu'un jour Geoff reçoit une lettre lui annonçant qu'on a retrouvé le corps de son premier amour, disparu cinquante ans plus tôt dans un glacier des Alpes. Ça le travaille. Et ça travaille Kate, pour qui, tout d'un coup, les non-dits, les regards, les petits défauts prennent une autre signification. Comme il faut bien faire bonne figure devant les amis, Kate va continuer à préparer avec soin leur anniversaire de mariage. Mais le cœur y est-il encore?

Peut-être, me direz-vous, qu'avec son couple de vedettes septuagénaires (Tom Courtenay aura 79 ans le 25 février), «45 ans» fait figure de film avec des vieux, sur des vieux, pour les vieux. Détrompez-vous. Parce que pour arriver à 45 ans de mariage, il faut passer d'abord le cap des noces de laine, d'étain, de porcelaine, de perle, ou encore d'émeraude ou de flanelle. A chaque fois, tout risque de s'écrouler. C'est cette fragilité que met en évidence, avec une infinie tendresse et une nostalgie douloureuse, le film d'Andrew Haigh.

«45 ans»

De Andrew Haigh. Avec Charlotte Rampling, Tom Courtenay.

Sortie le 27 janvier 2016

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