Genève: Il voulait gronder un ado: il l’expédie un mois à l’hosto

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GenèveIl voulait gronder un ado: il l’expédie un mois à l’hosto

Un banal différend entre un scootériste et un étudiant de 17 ans a eu des répercussions dramatiques. Le conducteur du deux-roues risque 18 mois de prison avec sursis.

Lors des faits, survenus vers 17h, l’arrêt de tram Grange-Falquet était bondé d’étudiants qui avaient terminé les cours. 

Lors des faits, survenus vers 17h, l’arrêt de tram Grange-Falquet était bondé d’étudiants qui avaient terminé les cours. 

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«Des vies bouleversées» après un geste «de trop, aux conséquences terribles»: c’est en ces termes que la procureure Judith Lévy Owczarczak a présenté l’affaire jugée mercredi au Tribunal de police, lors de son réquisitoire. Un homme de 44 ans devait y répondre de lésions corporelles graves par négligence, après avoir grièvement blessé, à un arrêt de tram, un adolescent qui venait de sortir de l’École de culture générale Jean-Piaget, le 8 octobre 2018 à Chêne-Bougeries.

Ce jour-là, l’étudiant se trouvait sur la route quand le scootériste a voulu démarrer. Le quadra a poussé l’ado sur le trottoir, et tout s’est accéléré: ce dernier a tapé le casque du prévenu, qui l’a rejoint sur le quai du tram «pour s’expliquer», a-t-il prétendu. «Je l’ai secoué et on a basculé.» La tête du jeune a percuté le tram qui démarrait. Inconscient, il a passé un mois à l’hôpital, dont une semaine aux soins intensifs, entre la vie et la mort (voir encadré).

«Si je pouvais revenir en arrière»

De son côté, l’accusation n’a pas cru à cette version de la bascule malencontreuse. Pour elle, le scootériste «était énervé et en colère, il aurait pu beugler, mais il a pris une tout autre option», a déclaré Me Yann Arnold, avocat de la victime et de sa maman.

«Si je pouvais revenir en arrière, je reprendrais ma route», a affirmé, en larmes, l’accusé qui a demandé pardon à l’ado. «Il a agi par négligence et eu un comportement inapproprié, c’est admis», a plaidé son défenseur, Me Sylvain Zihlmann. Le Parquet a requis une peine de 18 mois de prison avec sursis avec un délai d’épreuve de trois ans. La défense a réclamé une peine pécuniaire avec sursis. Le verdict est attendu jeudi.

Des séquelles pour tous

La victime, sa mère et le prévenu ont fait part des séquelles subies après les faits. L’ado a perdu une partie de son audition, souffre depuis lors de crises d’urticaire et ne pourra plus pratiquer certains sports («ma passion»). «On ne se remet jamais de ça», a dit sa maman, qui a été suivie par un psy, notamment. L’accusé, lui, a été en proie à des crises d’épilepsie «à répétition», selon son épouse.

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