Drame à Bussigny (VD): «Il y a eu une dispute, de la musique, puis la police est venue…»

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Drame à Bussigny (VD)«Il y a eu une dispute, de la musique, puis la police est venue…»

Un policier de 52 ans a tué sa compagne avant de mettre fin à sa vie vendredi à Bussigny. Dans le voisinage, c’est la consternation. Et la mère de l’agent a été ébranlée par deux deuils en à peine 48 heures.

par
Abdoulaye Penda Ndiaye

Une voisine de l’immeuble où un drame relationnel a eu lieu vendredi témoigne.

«Elle avait son adresse chez lui mais elle ne venait qu’épisodiquement. Ils s’engueulaient beaucoup au téléphone. Une fois, j’ai entendu E. crier «Tu m’as pris tout mon argent. Tu m’as ruiné.» Il était fortement épris d’elle mais j’ai toujours eu l’impression que ce couple n’était pas dans le même état d’esprit.» Dans le voisinage du policier lausannois de 52 ans qui a tué sa compagne vendredi avant de mettre fin à ses jours, la tristesse est là, palpable, après une longue nuit d’insomnie.

Dans ce locatif de Bussigny, les habitants ont été réveillés vendredi matin par une dispute entre E et son amie hispanique. «C’était vers 5h du matin. Il y a eu une forte altercation qui a été suivie d’un long moment de silence. Puis, il y a eu de la musique très forte. E. est sorti de l’appartement. Il avait l’air normal. Je pense qu’il avait déjà tué sa compagne mais personne ne pouvait imaginer qu’un drame venait de se produire. Puis, la police est venue en très grand nombre», déclare une locataire. 

Des snipers dans les immeubles alentours

Vers 13h30, le motard passionné de tir et en arrêt-maladie à cause d’une blessure au doigt a avisé ses collègues de la police qu’il avait commis l’irréparable. «Tout d’un coup, j’ai vu des policiers débouler et des snipers dans les immeubles alentours. Devant sa porte, des négociateurs lui parlaient en lui demandant d’ouvrir. Mais E. ne répondait pas. Quand la porte a été défoncée, il s’était déjà suicidé», déclare une mère de famille. «J’avais un meeting sur zoom et la musique très forte me dérangeait mais je n’ai pas entendu de coups de feu. Mon voisin policier était quelqu’un de sympa et jovial», a réagi une trentenaire. «Personne n’est parfait. Il ne faut pas juger. Par respect pour ses deux enfants, je préfère ne rien dire», a affirmé une voisine qui appréciait beaucoup l’agent lausannois.

De la femme tuée, peu d’informations perlent. «C’était une étrangère. Elle venait ici parfois avec des copines», avance un quadragénaire.  Selon la police vaudoise, elle n’a pas encore été formellement identifiée.

Elle perd un frère le jeudi, son fils le vendredi

Selon nos informations, le mauvais sort s’est acharné sur D.,  la maman de E. Avant de perdre son fils aîné vendredi, elle a subi un autre deuil la veille: le décès de son frère. Jeudi, à l’annonce de la disparition de son oncle maternel, le policier s’était rendu chez sa mère à Denges (VD) pour la soutenir. «Il avait l’air normal. J’ai vu sa copine quelques fois mais je ne sais rien d’elle», a affirmé un membre de la famille du policier. 

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