Fausse petite annonce: «Ils ont usurpé mes photos, ça me rend malade»

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Fausse petite annonce«Ils ont usurpé mes photos, ça me rend malade»

L’ancien propriétaire d’un camping car a découvert que ses photos avaient servi d’appât pour arnaquer une famille zurichoise. L’astuce est plus répandue qu’il n’y paraît.

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Barbara Scherer/lph
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En 2019, la famille F* a vendu son camping-car à un couple d’Argoviens pour la somme de 60’000 francs.

En 2019, la famille F* a vendu son camping-car à un couple d’Argoviens pour la somme de 60’000 francs.

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Un an plus tard, les mêmes photos ont réapparu dans une petite annonce sur le même site internet.

Un an plus tard, les mêmes photos ont réapparu dans une petite annonce sur le même site internet.

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Or il s’agissait d’une arnaque. «Ça me rend malade», tempête l’ancien propriétaire.

Or il s’agissait d’une arnaque. «Ça me rend malade», tempête l’ancien propriétaire.

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Il y a quelques jours, nous vous contions la mésaventure d’une famille zurichoise victime d’une petite annonce frauduleuse sur internet. En voulant acheter le camping-car de leurs rêves, les Müller ont perdu 41’000 francs. L’affaire a fait grand bruit, si bien qu’elle est arrivée aux oreilles des véritables propriétaires du véhicule.

«Mon fils m’a appelé pour me dire que notre camping-car était dans le journal», raconte Monsieur F.* à «20 Minuten». L’Alémanique a immédiatement reconnu les photos qu’il avait lui-même prises en 2019, lorsqu’il avait posté une petite annonce sur le site Autoscout24.

Photos retouchées

Sauf qu’à l’époque, Monsieur F.* et sa femme souhaitaient vendre leur Mercedes aménagée pour… 60’000 francs, soit nettement plus que le prix affiché un an plus tard sur l’annonce frauduleuse. À l’époque, le véhicule avait finalement été acheté par un couple d’Argoviens, qui avait payé en liquide.

Monsieur F* n’en revient pas que ses photos aient été utilisées à des fins litigieuses. «Ce sont exactement les mêmes, ils ont juste masqué le numéro de plaque. Quand j’y pense, ça me rend malade», confie-t-il.

Méthode bien connue

Ce genre de procédé est malheureusement très courant, explique l’avocat Martin Steiger: «Les criminels recherchent activement des photos à réutiliser». Qu’il s’agisse de clichés de véhicules, de maisons ou encore de bijoux, tout peut servir de base à ce type d’arnaque. Et les selfies et autres souvenirs de vacances ne sont pas en reste, bien au contraire: «Ces photos sont souvent utilisées pour de faux profils sur des sites de rencontre», explique Me Steiger.

Cependant, il est désormais plus facile de remonter à la source d’une photographie postée en ligne, notamment grâce à la recherche inversée. Par conséquent, «de nombreux escrocs utilisent désormais des photos générées par ordinateur», confie l’avocat. Les photos de bâtiments et de véhicules étant plus difficiles à fabriquer de toutes pièces, les arnaqueurs doivent souvent se contenter de clichés de véritables objets existants.

Pour se prémunir de telles pratiques, les annonceurs peuvent par exemple apposer une signature en filigrane sur leurs photos, conseille Me Steiger. Ainsi, elles sont en principe protégées par le droit d’auteur. Mais l’Alémanique avertit: lorsqu’il s’agit de photos d’objets, les procédures pénales pour atteinte aux droits d’auteur n’en valent souvent pas la peine.

*Nom connu de la rédaction

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