Réfugiés à Lucerne: Ils se distancient des agressions avec des roses

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Réfugiés à LucerneIls se distancient des agressions avec des roses

Après les attaques en masse survenues à Nouvel-An en Allemagne, les migrants de Lucerne se sentent constamment soupçonnés d'avoir fait quelque chose de mal. Ils se défendent à l'aide de flyers et de fleurs.

pz/gwa
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Voici la lettre qu'Irène Lustenberger a reçu samedi dernier.

Voici la lettre qu'Irène Lustenberger a reçu samedi dernier.

photo: Leser-Reporter/Lustenberger Irène

Irène Lustenberger, 66 ans, a été agréablement surprise, samedi après-midi lors du carnaval de Lucerne. Elle se baladait le long de la Reuss lorsqu'elle est tombée sur un groupe d'hommes en train de distribuer des roses. «Au début, j'ai cru que c'était des vendeurs de fleurs, mais un jeune homme sympathique s'est approché de moi et m'a offert une rose avec un flyer. Avant de s'en aller, il m'a souhaité une bonne journée. Son geste m'a touchée», se rappelle la sexagénaire.

En lisant la lettre, Irène Lustenberger s'est rapidement rendu compte qu'elle avait été écrite par des requérants d'asile qui souhaitent se distancier des agressions sexuelles de masse, survenues le soir du réveillon dans plusieurs villes allemandes. Sur le flyer on peut lire: «Je n'étais pas à Cologne à Nouvel-An. Certes, certaines agressions sont commises par des réfugiés. Mais certaines le sont aussi par des Européens. Nous essayons de détendre l'atmosphère avec cette fleur.» Irène Lustenberger partage l'avis des jeunes hommes qui lui ont fait ce cadeau: «Il faut éviter de mettre tout le monde dans le même panier.»

«Les agressions sexuelles ne sont pas une question de provenance»

S*. est une des personnes ayant participé à l'action, samedi dernier. Ce Syrien de 28 ans affirme vouloir chercher le contact avec les gens pour ne pas se faire isoler: «Je veux apprendre à connaître les Suisses. Près de 90% des gens ont été enchantés de recevoir une fleur samedi. Je condamne toute forme d'agression sexuelle. Nous devrions respecter et aimer toutes les personnes.»

Le week-end dernier, un autre groupe de requérants a adressé une lettre au gouvernement lucernois. Dans la missive, les personnes se disent blessées par les flyers pour réfugiés que le canton a publiés juste avant carnaval: «Les agressions sexuelles ne sont pas une question de provenance, mais de manque de décence.»

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