Boko Haram«Ils séduisent les filles qui n'ont pas peur de mourir»
Boko Haram a fait de l'enlèvement et du viol sa marque de fabrique. Une manière pour l'organisation terroriste de faire régner la terreur et d'attirer de nouvelles recrues.
- par
- joc
Dans les repaires de Boko Haram qu'elle passe au peigne fin, l'armée nigériane retrouve régulièrement des armes, des bombes et des machettes. Mais les militaires mettent également la main sur des réserves d'objets destinés à l'activité dont l'organisation terroriste a fait sa marque de fabrique: le viol. Publié en avril 2016, un rapport du Bureau des Nations-Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires estimait entre 2000 et 7000 le nombre de femmes et de filles sexuellement agressées par leurs ravisseurs.
Des bibelots, des amulettes magiques, des préservatifs ainsi que de grosses quantités de Viagra ou autres stimulants sexuels ont en effet été découverts. «The Daily Beast», qui a enquêté sur l'utilisation du viol à grande échelle par Boko Haram, explique que «la garantie d'avoir des relations sexuelles est un outil de recrutement important» pour les grandes organisations jihadistes. Boko Haram se sert donc du viol pour faire régner la terreur mais également pour attirer dans ses rangs de nouvelles recrues.
Des paris sur les viols
Les terroristes se servent de talismans «pour séduire les filles qui n'ont pas peur de mourir», explique le chercheur nigérian Yusuf Mohammed, cité par Slate.fr. Il ajoute que les membres de Boko Haram ne se servent de préservatifs que s'ils pensent «qu'une femme est atteinte d'une maladie sexuellement transmissible». «Ils violent tellement de filles par jour qu'ils sont obligés d'utiliser des médicaments pour faire durer le viol le plus longtemps possible», poursuit le chercheur.
«The Daily Beast» rapporte le témoignage d'une victime du groupe terroriste, qui raconte que certains de ses ravisseurs faisaient des paris pour savoir lequel d'entre eux ferait durer le viol le plus longtemps. Selon Yusuf Mohammed, les membres de Boko Haram mettent un point d'honneur à mettre enceinte le plus de femmes possible. Une manière pour eux de s'assurer que leur progéniture reprendra leurs activités dans le futur. «Ils m'ont transformée en machine. Ils faisaient la queue pour coucher avec moi. Maintenant, je suis enceinte sans pouvoir identifier le père», avait confié l'année dernière Asabe Aliyu, rescapée de Boko Haram.