Nucléaire iranien: Incertitude totale à Lausanne

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Nucléaire iranienIncertitude totale à Lausanne

Les discussions sur le nucléaire iranien ont repris lundi dans la capitale vaudoise. toutefois aucune solution sur un accord ne semblait se décider en soirée.

A 24 heures de la date-butoir fixée pour la conclusion d'un accord préliminaire, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé lundi soir que «des difficultés» demeuraient.

«Il y a toujours des points difficiles. Nous travaillons très dur pour les résoudre, nous allons travailler tard dans la nuit et demain, avec l'objectif de parvenir à quelque chose», a déclaré M. Kerry à CNN, ajoutant que «tout le monde sait quelle est la signification de demain» (mardi).

«Il est vraiment temps maintenant de prendre des décisions» pour parvenir à une entente, a de son côté estimé la porte-parole du Département d'Etat américain Marie Harf. Elle a estimé qu'il y a 50% de chances de parvenir à une entente, tout en prévenant que Washington n'entendait pas «se précipiter pour conclure un mauvais accord».

Dans la journée, un diplomate occidental avait déclaré qu'il était «maintenant temps de dire oui ou de dire non», résumant la frustration grandissante des négociateurs devant des discussions qui s'éternisent.

Départ de Lavrov

Lundi matin, les chefs de la diplomatie des «5 1» et de l'Iran avaient donné le coup d'envoi d'une nouvelle journée de discussions pour tenter de résoudre les problèmes qui demeurent. Elles devaient se poursuivre en soirée, sans le Russe Serguei Lavrov, qui a quitté Lausanne indiquant qu'il reviendrait mardi en cas de progrès.

Les deux camps doivent trouver un terrain d'entente pour la conclusion d'un accord préliminaire sur le programme nucléaire iranien. Un tel accord doit ouvrir la voie à un règlement définitif censé être conclu au plus tard le 30 juin.

«Crises» possibles

Abbas Araqchi, l'un des principaux membres de la délégation iranienne, a déclaré que plusieurs propositions étaient discutées. «Nous ne pouvons toujours pas dire si nous sommes proches d'un accord sur les questions en suspens», a-t-il dit. «Nous espérons parvenir à une conclusion ce soir ou demain mais ce n'est pas garanti, le chemin est difficile.»

Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a parlé de «certains progrès et de certains reculs au cours des dernières heures». «Je ne peux pas exclure de nouvelles crises lors de ces négociations», a-t-il dit aux journalistes à Lausanne.

De son côté, son homologue chinois Wang Yi faisait part en fin d'après-midi de son «optimisme prudent» et assurait que les «positions des parties en présence se rapprochaient».

Trois points de friction

L'objectif de l'accord est de s'assurer que l'Iran ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique en contrôlant étroitement son programme nucléaire, dont Téhéran affirme qu'il est purement civil, en échange d'une levée des sanctions internationales.

Un diplomate occidental a fait état de trois gros points de friction à résoudre: la durée d'application d'un éventuel accord, le calendrier de la levée des sanctions et leur rétablissement en cas de non-respect de l'accord par Téhéran.

Poursuite des discussions

Les négociations pourraient durer au moins jusqu'à la date-butoir de mardi minuit, voire au-delà, selon certains responsables. Un échec d'ici mardi ne signifierait pas automatiquement la rupture et la fin de toutes les négociations, soulignent les protagonistes de part et d'autre.

Mais tous s'accordent à dire que la situation serait beaucoup plus compliquée et difficile, en raison notamment des contraintes internes aux Etats-Unis et en Iran, où les opposants à un accord seront confortés en cas d'échec à Lausanne.

Un conseiller du guide suprême de la Révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, a critiqué les puissances venues négocier avec Téhéran. Il a exhorté les négociateurs iraniens à «prendre garde aux manoeuvres trompeuses et adroites de l'ennemi».

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est lui aussi revenu à la charge lundi contre toute entente avec l'Iran. «Les pays modérés et responsables de la région, en particulier Israël et beaucoup d'autres Etats, seront les premiers à subir les conséquences de cet accord», a-t-il lancé.

(ats)

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