Coronavirus: Incrédules, les Français débutent leur confinement

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CoronavirusIncrédules, les Français débutent leur confinement

Au lendemain de scènes d'exode vers la campagne, les Français abordent non sans angoisse un confinement d'au moins deux semaines.

A Paris, la plupart des quartiers touristiques se sont vidés. Ici, la place de la Concorde, ce mardi 17 mars 2020.

A Paris, la plupart des quartiers touristiques se sont vidés. Ici, la place de la Concorde, ce mardi 17 mars 2020.

Keystone

Dans le nord-est de Paris, Jean, un septuagénaire sorti faire des courses quelques heures avant le début des restrictions, craint de ne plus pouvoir sortir de chez lui. «Moi je ne lis pas, je ne suis pas du genre à regarder la télé toute la journée et je vis seul! Je dois sortir un peu», explique-t-il à l'AFP. Mais depuis ce mardi midi, il n'est pas certain que Jean puisse continuer d'être aussi libre de ses mouvements.

La circulation des personnes est restreinte aux trajets nécessaires, c'est-à-dire les courses, les soins ou le travail. «Le repas de famille, les dîners entre amis, le match de foot avec quelques amis, les retrouvailles pour une partie de cartes. (...) Ça n'est pas seulement déconseillé, c'est interdit», a détaillé le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.

Pas moins de 100'000 policiers et gendarmes sont déployés pour faire respecter ces règles sur le territoire et les contrevenants seront «sanctionnés» d'une amende qui pourra aller jusqu'à 135 euros.

Jogging autour du pâté de maison

A Marseille, alors que le confinement vient de débuter, la place Castellane, au coeur de la ville, est particulièrement calme. L'heure est encore à la prévention et les policiers déployés expliquent les nouvelles règles du jeu aux récalcitrants, sans les verbaliser.

Edmond, 30 ans, passe à côté des policiers, en faisant son jogging, comme à son habitude entre midi et deux. «J'évite de cracher au visage des gens que je croise», sourit le jeune homme. Une activité sportive autorisée, à condition de courir «seul, évidemment, et autour de votre pâté de maisons», précise Emmanuel Barbe, le préfet de police des Bouches-du-Rhône.

Magasins dévalisés

A Paris, la plupart des quartiers touristiques se sont vidés, à l'image de Pigalle ou Montmartre, déjà quasi déserts avant midi, à l'exception de quelques joggeurs ou de gens qui promènent leur chien.

Les files d'attente, en respectant les distances de sécurité, se sont toutefois étirées avant l'heure-butoir devant les supermarchés et les pharmacies. Dans un supermarché du huppé XVIe arrondissement de la capitale, les rayons de pâtes, riz, papier toilette et mouchoirs ont été totalement dévalisés, selon un journaliste de l'AFP. «C'est de la folie», soupire un chef de rayon, qui préfère garder l'anonymat.

Partis vivre leur confinement à la campagne

Dès lundi soir, de nombreux Parisiens ont quitté la capitale, anticipant des mesures plus drastiques pour aller vivre ce confinement à la campagne. Véhicules chargés à bloc, queues aux stations-service: dans une ambiance d'exode, les bouchons à la sortie de la capitale étaient dignes d'un départ en vacances. «Etre confinés à deux dans 24m² sans avoir accès à la nature ou aux parcs, c'est intenable», expliquait à l'AFP Marie Bournazel, une consultante en management qui a pris lundi soir le dernier train Paris-Bordeaux pour se rendre avec son mari chez sa mère. «On a pris énormément de bagages, car on s'attend à devoir rester quinze jours, trois semaines... peut-être plus», craint-elle.

Justine Daragon, coach et consultante en bilan de compétences, a également quitté la capitale pour rejoindre sa famille en Normandie, «agacée notamment par le manque de civisme des Parisiens».

«Il n'était pas question d'empêcher les gens de partir mais je leur demande d'être particulièrement raisonnables et, quel que soit leur lieu de résidence, de rester chez eux», a martelé mardi le ministre de la Santé Olivier Véran.

La fréquence des trains en France a par ailleurs été réduite pour éviter que le virus circule davantage. (nxp/afp)

(NewsXpress)

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