Interruption du procès de l'hôtelier accusé d'abus sexuels (NE)

Un fait nouveau a provoqué l'interruption de la procédure.

Une des victimes de l'hôtelier, entendue jeudi soir, a déclaré que celui-ci avait entretenu avec elle un rapport sexuel complet. La jeune femme avait 16 ans au moment des faits, survenus en 2003. Le dossier doit être renvoyé au juge d'instruction, a indiqué à Cernier le greffe du Tribunal correctionnel du Val-de-Ruz.

Lors de la première journée d'audience, jeudi, l'hôtelier avait nié en bloc les accusations portées contre lui. Il avait invoqué la thèse du «complot» au sujet des abus sexuels dénoncés par une vingtaine de ses anciennes employées. Les faits se sont produits entre 1999 et 2006.

Selon l'arrêt de renvoi, l'accusé convoquait régulièrement l'une ou l'autre de ses employées dans son bureau, où il tentait d'abuser d'elles. Il faisait usage de la force pour contraindre ses victimes à des baisers, des caresses et des attouchements de nature sexuelle, pouvant aller jusqu'à la fellation.

Dans la plupart des cas, l'hôtelier profitait de la détresse de jeunes femmes en attente d'un permis de travail, ou qui redoutaient de perdre leur emploi. Il a également abusé de quatre employées mineures, dont deux Suissesses, placées comme stagiaires dans son établissement.

Plusieurs victimes ont témoigné jeudi à la barre, dans une ambiance lourde, des contraintes sexuelles auxquelles elles ont été soumises. Deux d'entre elles ont fondu en larmes à l'évocation des sévices subis. Impavide, le prévenu a continué à nier les faits et traité ses accusatrices de «menteuses».

Huit des 21 victimes de l'hôtelier, actuellement détenu, ont porté plainte. Certaines d'entre elles, qui n'avaient pas porté plainte, sont venues néanmoins témoigner du harcèlement sexuel auquel elles ne pouvaient échapper. Toutes les victimes ont quitté spontanément leur emploi au bout de quelques mois.

(ats)