Santo«J’ai voulu afficher ma propre couleur musicale»
Santo, producteur à succès pour la crème du rap, sort de l’ombre avec «Santorama», un premier album solo.
- par
- Fabien Eckert
Le producteur lausannois est connu comme le loup blanc sur la scène hip-hop helvétique et même au-delà. Sous le nom de Monsieur F, ce lauréat d’un Swiss Music Awards en 2013 a bossé dans l’ombre de Stress, Slimka, Danitsa ou Akhenaton d’IAM. Celui qui se fait désormais appeler Santo, 39 ans, n’avait pourtant encore jamais pensé à sortir un album en solo. C’est à présent chose faite avec «Santorama», disponible dès le 18 février 2022, qui réunit la crème des jeunes rappeurs d’ici.
Pourquoi avoir attendu autant de temps pour sortir cet album?
Parce que ce n’est jamais trop tard! J’ai beaucoup travaillé dans l’ombre et je n’avais jamais vraiment envisagé de faire un projet pour moi, de me considérer comme un artiste et d’en inviter certains sur mon album.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de sortir de l’ombre?
J’ai eu envie d’exposer tout simplement mes goûts et ma créativité. Comme j’ai fait beaucoup de musique pour les autres, j’étais souvent en train d’essayer de faire une offre qui correspondait à leur travail, à leur monde. Là, j’ai voulu travailler pour moi en essayant d’afficher et de développer ma propre couleur musicale.
Comment avez-vous choisi les collaborations du disque?
Par affinité. Ce sont 17 artistes que je kiffe à fond et que j’écoute. Ce sont des gens que je connais et avec qui j’ai déjà bossé par le passé. Il y avait donc une certaine logique et une facilité à les inviter en studio avec moi. C’était hypercool. Tous m’ont laissé carte blanche pour les emmener dans l’univers de «Santorama».
C’était une volonté dès le départ de collaborer avec des jeunes tels que Slimka, Comme1Flocon, Badnaiy, Shaim ou JMK$, qui est le fils d’Akhenaton d’IAM?
Complètement. Vu que j’ai un âge un peu plus avancé qu’eux, je trouvais intéressant de développer cette nouvelle scène ainsi. En plus, je trouve que la nouvelle scène émergente a vraiment un truc qui est encore plus fort que celle qu’on avait avant. Elle est en train de réellement s’imposer, même hors de nos frontières. J’ai eu envie de faire partie du truc et de leur apporter tout ce que je peux.
On ne prend pas un coup de vieux à côté de tous ces jeunes?
Je ne me suis pas vraiment posé ces questions de vieux ou pas vieux. J’ai l’impression de faire un son intemporel. Ce qui compte chez moi, c’est la créativité. Je m’adapte à chaque fois et je suis tourné vers l’avant. Je ressens tout autant de plaisir à bosser avec Akhenaton qu’avec son fils.
Stress n’est pas sur l’album alors que vous êtes son producteur historique. Pourquoi?
C’est vrai (rire)! Je continue à faire le DJ pour lui et à être sur sa tournée. J’ai ressenti le besoin de faire une scission après tout ce que j’ai fait pour lui durant des années. Là, j’ai voulu me concentrer sur ce que j’étais capable de faire sans lui. Mais Stress reste mon frère.