ProcèsJan Ullrich gagne son procès contre Coast
Jan Ullrich, l'ex-vainqueur du Tour de France, a gagné un procès qui va lui permettre de toucher des salaires non payés.
Jan Ullrich a nié sous serment devant la Cour d'appel de Düsseldorf avoir eu recours au dopage. Mais les propos de l'ancienne gloire allemande ne concernaient que la période sur laquelle on l'interrogeait, soit le premier trimestre 2003.
Ullrich, qui malgré de très lourds soupçons s'est toujours défendu de s'être dopé, et dont c'était la première apparition devant un tribunal, a témoigné sous serment dans le cadre du litige qui l'oppose à un ancien employeur qui, convaincu de son dopage, refusait de lui payer des arriérés de salaire.
A l'issue du témoignage du champion déchu, seul vainqueur allemand du Tour de France (en 1997), la cour d'appel lui a donné raison, et a condamné Günther Dahms, fondateur de l'éphémère et chaotique équipe Coast - qu'Ullrich avait rejointe en 2003, mais qui avait été rapidement démantelée suite à des problèmes financiers - à lui verser 340 000 euros (510 000 francs) augmentés des intérêts, soit près de 500 000 euros (750 000 francs).
«La vérité a triomphé», a commenté l'ancien cycliste de 34 ans, qui a mis un terme à sa carrière en février 2007 après son implication dans l'affaire Puerto, sans jamais avoir fait l'objet d'un contrôle antidopage positif. «J'ai témoigné sous serment, j'ai juré devant Dieu, car je suis un homme croyant», a-t-il dit après l'audience, dans un entretien avec l'agence sid.
Lors de l'audience, Ullrich a systématiquement répondu «Non» aux questions précises de Bernhard-Rudolf Schüssler, le président de la chambre civile du tribunal. «Avez-vous eu recours pendant cette période à du dopage sanguin ?» «Non». «Ni avec votre propre sang, ni avec le sang d'un autre?» «Non». «Ni avec de l'EPO ?» «Non». «Aucun moyen ou aucune méthode qui étaient interdites par les réglements des Fédérations?» «Non». «Avez-vous eu un contact personnel avec le médecin espagnol Eufemio Fuentes?» «Non».
Sur le plan pénal, Ullrich a accepté en avril dernier de verser une forte amende à la justice, en échange de l'abandon des poursuites à son encontre pour «escroquerie», mais ce règlement à l'amiable ne signifie pas qu'il a été innocenté des charges qui pesaient contre lui à cause des soupçons de dopage.
(ap)