Meurtre par balle à Yverdon - «J’avais l’intention de tirer des coups de feu mais pas de le tuer»

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Meurtre par balle à Yverdon«J’avais l’intention de tirer des coups de feu mais pas de le tuer»

L’après-midi du deuxième jour du procès de l’homicide des Quatre-Marronniers a permis d’entrer dans le vif du sujet, vendredi à Renens.

Les faits datent de 2018 et concernant également plusieurs mineurs. (Image d’illustration)

Les faits datent de 2018 et concernant également plusieurs mineurs. (Image d’illustration)

AFP

C’est en effet après la pause de midi que le tribunal s’est attaqué au point 29 d’un acte d’accusation en dénombrant 31, à savoir la tentative de carottage qui a mal tourné et coûté la vie à Mahmud*, le 18 novembre 2018 à Yverdon.

Sans surprise, les principaux désaccords ont tourné autour du coup de feu fatal, car c’est en grande partie des circonstances de la mort violente de Mahmud et surtout de leur interprétation par le jury, que dépendra le verdict de ce procès. «Je considère toujours que c’est un accident. J’avais l’intention de tirer des coups de feu, oui. Mais jamais je n’ai voulu le tuer, jamais je n’ai voulu le blesser. Je n’ai jamais voulu blesser qui que ce soit par balles, a juré José. Étant donné que les trois coups de feu (ndlr: qu’il aurait, selon ses dires, tirés au sol) ne l’avaient pas effrayé, j’ai voulu lui assener un coup avec le long du canon sur la tête pour lui arracher le sac de drogue. Mais il m’a repoussé d’un petit coup de pied. J’ai retenté de lui mettre un coup de canon sur la tête. J’ai senti que je l’avais touché et au moment où il est tombé, j’ai entendu une déflagration.»

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Reconnaître ses fautes

Me Munoz, l’avocat de la famille du défunt, a confronté José, de manière virulente à ses multiples changements de versions, au cours de l’enquête. Le procureur, Bernard Dénéréaz, est venu charger le dossier en s’appuyant habilement sur le témoignage d’un témoin de la scène: «Il dit qu’il vous a vu tendre le bras et tirer.» «C’est faux!», a rétorqué José. Bernard Dénéréaz a alors enfoncé le clou, désignant au passage Eric*, l’un des mineurs de la bande présent lors des faits, comme l’auteur de ce témoignage accablant: «Pourquoi Eric aurait-il dit ça alors?». «Aucune idée», a répondu le tireur. «Pourtant, contrairement à vous, Eric a systématiquement livré la même version des faits, celle qu’il avait donnée lors de sa première audition.»

«Reconnaître ses fautes fait partie de la reconstruction et de la prise de conscience dont vous avez abondamment parlé hier, a insisté le procureur. Eric dit que vous avez exécuté Mahmud». «Non, je ne l’ai jamais fait!» s’est exclamé le prévenu, qui avait déjà tiré des coups de feu lors de deux autres tentatives de carottage «pour effrayer» les autres dealers. Pas sûr que les dénégations de l’accusé aient été convaincantes pour les juges.

* noms connus de la rédaction

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