Samuel Schmid se retire du conseil fédéral: «Je démissionne pour le bien de ma santé, de ma famille et de mon pays»

Pris dans la tourmente depuis cet été en raison de l'affaire Nef, il avait refusé jusqu'ici de partir. Mais des problèmes de santé se sont ajoutés récemment.

Visiblement très ému, Samuel Schmid a lu une déclaration devant la presse à 10h00. «Je démissionne pour le bien de ma santé, de ma famille, de mon pays et de l'armée», a-t-il dit. Il est ensuite reparti à la séance du Conseil fédéral, où il siège depuis son élection en 2000 pour remplacer Adolf Ogi. Il répondra aux questions lors d'une conférence de presse vers 15h00.

Le politicien n'a pas eu la tâche facile, entre les tensions avec l'UDC - son parti d'origine - et les remous dans le domaine militaire (Armée XXI, drames avec des armes de service, chaises musicales à la tête de l'armée). Cela n'a pas empêché le chef du Département de la défense, de la protection de la population et du sport (DDPS) de souligner qu'il avait mené la politique de la sécurité «avec joie et engagement» ces huit dernières années.

Le ministre a tenu à relever parallèlement «qu'il s'était impliqué de toutes ses forces et loyalement dans le collège gouvernemental». Le Conseil fédéral a lui aussi salué la loyauté de M. Schmid. Il a dit regretter le départ d'un collègue «loyal et dont les prises de position sont toujours orientées vers des solutions équilibrées».

Samuel Schmid, qui fêtera ses 62 ans en janvier, a passé en revue dans sa déclaration ses activités en tant que patron de la défense et président de la Confédération en 2005. Et d'insister sur le fait qu'il a toujours cherché le contact avec la population et les principaux partenaires étrangers de la Suisse. Cela s'intégrait également dans sa volonté de «créer la confiance dans nos institutions et notre pays», a-t-il fait valoir.

Le conseiller fédéral, par ailleurs ministre des sports, a eu la responsabilité au niveau de la Confédération de l'EURO 08, organisé cet été en Suisse et en Autriche. Il était prévu qu'il présente, la semaine passée, le rapport final sur cette édition du championnat européen de football lorsqu'il a dû être hospitalisé en raison d'une inflammation aïgue de la vésicule biliaire. Après une opération subie vendredi, il est revenu aux affaires lundi.

Avec sa démission, le Bernois passé au Parti bourgeois démocrate (PBD) après l'éviction de Christoph Blocher au profit d'Eveline Widmer-Schlumpf coupe l'herbe sous les pieds de l'UDC. Invoquant les couacs au DDPS, y compris lors de la nomination de l'ex-chef de l'armée Roland Nef, les démocrates du centre ont menacé cet été de torpiller les crédits militaires et de ne pas élire M. Schmid à la vice-présidence comme le veut le tournus en vigueur.

Vu les circonstances, c'est désormais Doris Leuthard qui devrait devenir vice-présidente du Conseil fédéral. La présidence de la Confédération 2009 sera assumée par Hans-Rudolf Merz. Leur élection ainsi que celle du successeur de Samuel Schmid auront certainement lieu le mercredi 10 décembre, lors de la session d'hiver du Parlement.

(ats)