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Euro 2020«Je devais marquer dans mon jardin et suis ravi de l’avoir fait»

Buteur décisif contre la Croatie, Raheem Sterling a toujours rêvé de marquer à Wembley, le stade mythique du quartier de son enfance.

Sterling laisse exprimer sa joie après son but contre la Croatie.

Sterling laisse exprimer sa joie après son but contre la Croatie.

AFP

Raheem Sterling n’oubliera jamais le quartier de Brent, dans le grand Londres, où il a grandi à l’ombre du mythique stade de Wembley. Tout comme l’attaquant n’oubliera pas son premier match dimanche à l’Euro, où il a libéré l’Angleterre d’un but contre la Croatie (1-0).

Wembley et sa fameuse arche ont longtemps été une perspective familière pour le gamin né en Jamaïque et arrivé tout jeune au Royaume-Uni.

Dimanche, Sterling a même publié sur Twitter une photo de lui enfant, habillé en footballeur en herbe, avec ce commentaire: «Ne jamais oublier où tout a commencé #GamindeBrent».

Une enfance difficile

Tout a déjà été écrit sur l’enfance difficile de l’attaquant de Manchester City: son père tué dans une fusillade quand il était tout jeune, son arrivée en Angleterre à l’âge de 5 ans, ses heures passées à aider sa mère à nettoyer les chambres de l’hôtel où elle travaillait... Un contexte qui a endurci le jeune Sterling, qui a mûri à l’ombre de Wembley, ce lieu de légende du sport anglais.

Des années plus tard, pour les débuts de l’Angleterre dans le Championnat d’Europe des nations, dont les demi-finales et la finale seront aussi programmées à Wembley, l’attaquant n’aurait pas pu rêver meilleur scénario.

Alors que les «Three Lions» peinaient à faire la différence face à des Croates accrocheurs, Sterling a surgi plein axe, idéalement lancé par Kalvin Phillips (57e) pour battre le gardien à bout portant, soit son 23e but sous le maillot anglais. «J’ai toujours dit que si je jouais à Wembley dans une grande compétition, je marquerais. Je devais marquer dans mon jardin et je suis ravi de l’avoir fait», a-t-il réagi à chaud.

Sorti sous les applaudissements

Auteur d’un match complet, il a même porté le brassard de capitaine à la sortie de Harry Kane, avant de sortir sous les applaudissements nourris de Wembley (90e+2). Bref, tout s’est passé comme dans un rêve pour l’Angleterre mais aussi pour cet ancien chien fou, devenu, par beaucoup d’aspects, un modèle à suivre et une voix qui porte.

À l’été 2020, malgré des vacances estivales réduites en raison d’un calendrier bouleversé par la pandémie de Covid-19, Sterling avait écourté ses congés pour rejoindre la sélection anglaise, un geste salué par son sélectionneur Gareth Southgate.

«Je ne pourrais même pas dire tout le bien que je pense de lui, avait lâché le technicien. Son appétit de buts, son appétit de tout gagner, son appétit pour se dépasser, il ne faut surtout pas sous-estimer tout cela. Il a un impact énorme sur les gens autour de lui et il a vraiment franchi encore un palier dans son jeu», avait fait valoir Southgate.

Distingué par la Reine

Sa bonne saison avec Manchester City, vainqueur du Championnat d’Angleterre et de la Coupe de la Ligue anglaise, s’est certes achevée sur une désillusion en finale de la Ligue des champions et une défaite 1-0 contre Chelsea, avec une performance oubliable.

Mais l’attaquant a su se remobiliser avec sa sélection et suppléer un Harry Kane pas dans son assiette dimanche, au lendemain du malaise cardiaque qui a frappé le Danois Christian Eriksen, ancien équipier de l’avant-centre de Tottenham.

C’est pour cette attitude irréprochable, sur et en dehors des terrains, que Sterling a même été distingué cette semaine par la Reine Elizabeth II pour ses initiatives en faveur de l’éradication du racisme dans le sport. Il est désormais MBE (Membre de l’Ordre de l’Empire britannique), première étape vers un anoblissement. Pas mal, pour un gamin de Brent.

(AFPE)

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