«Je me suis réveillée et mon mari était mort!»
GENÈVE. Coup de théâtre hier aux Assises. La quinquagénaire russe
accusée du meurtre de son mari affirme qu'elle ne l'a pas tué.
Elle dit avoir reçu à la prison de Champ-Dollon le «Requiem» de Mozart mais elle ne sait pas de qui. Ce qu'elle sait en revanche, c'est la signification du «Requiem»... La dernière œuvre du musicien de Salzbourg. Anna* ne voulait pas en parler, par peur pour ma famille. Finalement, elle raconte, par bribes mais avec moults détails surréalistes, ce qui s'est passé le 14 août 2004 à Cologny: «Il y avait un homme et une femme dans la maison. Ils voulaient savoir des choses sur le métier de mon mari. Ils m'ont fait mal avec un couteau. La femme était très irritée. J'ai perdu connaissance. Lorsque je me suis réveillée, ils ont dit qu'il était mort. Mais je n'y ai pas cru.» On sait que la police a exclu toute présence étrangère dans la maison. Théâtral, Me Barillon secoue la tête: «La place de ma cliente n'est pas en prison.» Hier, les avocats d'Anna ont plaidé l'irresponsabilité
totale de leur cliente. Le
ministère public, lui, a
demandé au jury de reconnaître Anna coupable de meurtre avec circonstance atténuante, vu sa responsabilité «moyennement restreinte». Querelle sur les mots, querelle d'experts. Reste le drame. La victime, avocat russe spécialisé dans l'arbitrage international, laisse derrière lui une famille brisée à jamais. Verdict aujourd'hui.
Valérie Duby
* Prénom fictif