Lausanne: «Je n’accepterai pas cette situation jusqu’en novembre»

Depuis que des gens du voyage occupent le parking-relais des Prés-de-Vidy, au sud de Lausanne, les détenteurs d’un abonnement P+R ont été autorisés à stationner sur des parkings longue durée des zones nord et sud de la ville, à l’exception de trois d’entre eux, proches du bord du lac (Ouchy, Chalet-des-Bains, CIO). Mais cette possibilité ne convient pas à tout le monde.

Ces derniers jours, des automobilistes en colère ont écrit aux autorités de la Ville de Lausanne. D’après eux, ces solutions n’en sont pas. «Chaque matin, je ne sais pas où je vais aller me parquer, ni si je vais arriver à l’heure au travail. Et quand ce ne sont pas les parkings déjà bondés de bon matin, c’est l’enfer des bouchons le soir, aux heures de pointe, pour reprendre l’autoroute», s’indigne une des signataires.

Cette jeune femme paie 125 francs par mois depuis dix ans pour se garer à la Bourdonnette. Un montant qui couvre aussi son trajet en transports publics jusqu’à son lieu de travail, au centre-ville. «J’estime jouer le jeu pour l’écologie de la ville, je n’engorge ni ne pollue le centre. Mais là, ce n’est pas possible!» déplore cette habitante d’une localité du Gros-de-Vaud sans gare à proximité. D’autant plus que les arrêts de bus ou de métro sont plus éloignés des sites où elle est désormais censée parquer sa voiture. 

«À Bellerive, il faut faire un gymkhana entre les blocs de béton… Et puis on se gare où pendant le Luna Park et les autres manifs?» questionne cette vingtenaire. «Des réflexions sont en cours», répond Sébastien Jost, porte-parole de la police lausannoise. Sachant que chaque année pendant le Luna Park les abonnés sont justement invités à utiliser d’autres parkings P+R ou longue durée.

Celui de la Bourdonnette dispose de 220 places. Le communicant ignore combien d’automobilistes y disposent d’un abonnement, mais indique que «quelques personnes se sont plaintes» de la situation actuelle. «Ceux qui le veulent peuvent se faire rembourser la totalité de leur abonnement ou uniquement la partie stationnement, s’ils souhaitent toujours utiliser les transports publics», affirme Sébastien Jost. Une possibilité qui n’avait pas été proposée auparavant, selon notre témoin.

«Je n’ai rien contre les gens du voyage, mais je n’accepterai pas cette situation jusqu’en novembre», ajoute-t-elle. La communauté rom a en effet fait part de son intention d’occuper le parking durant plusieurs mois. Le porte-parole de la police précise qu’un «accord de courte durée et reconductible» a été signé avec la Ville.