Variole du singe en Suisse«Je n’avais encore jamais eu de telles douleurs de ma vie»
Au total, 392 personnes ont contracté la variole du singe en Suisse. L’une d’entre elles témoigne.
- par
- Seline Bietenhard
- Lynn Sachs
R.M.* a eu une bien mauvaise surprise, cinq jours après avoir eu un rencard sexuel anonyme: «L’homme m’a contacté et m’a annoncé qu’il avait la variole du singe», raconte ce Suisse de 52 ans, qui vit actuellement à Berlin. Si le quinquagénaire avoue avoir certes été un peu effrayé au début, il ne s’est pas beaucoup inquiété: «Je pensais que je n’allais de toute façon pas être infecté.»
Or, dès le lendemain du coup de fil, il a découvert quelques petites cloques dans sa zone intime. «Le lendemain matin, il y en avait déjà 30, ça avait l’air grave», poursuit le ressortissant helvétique. Des cloques sont également apparues au niveau du menton. Non seulement ce n’était pas beau à voir, mais les douleurs étaient également insupportables, se souvient le quinquagénaire. «J’avais l’impression d’avoir reçu des milliers de coups de couteau. Je n’ai jamais eu de telles douleurs de ma vie.»
Évolution du nombre de cas
Comme toute la zone intime du Suisse a gonflé, il a décidé de consulter un médecin. Là, on lui a prescrit des analgésiques et une pommade à base de zinc. Mais ça n’a pas aidé. Quelques jours plus tard, les cloques ont éclaté et des pustules se sont formées. «Celles-ci étaient à peu près de la taille d’une pièce de cinq centimes», raconte R.M.
«L’isolement et la honte ont été difficiles à vivre»
L’expatrié se souvient avoir commencé à paniquer: «J’ai cru que j’allais mourir», raconte le Suisse, qui a consulté un deuxième médecin. Celui-ci l’a immédiatement envoyé à l’hôpital. Là, on lui a dit que la maladie s’était transformée en surinfection. R.M. a passé quatre jours à l’hôpital. «Je me sentais comme un lépreux, le personnel de l’hôpital portait des combinaisons de protection.»
Outre les douleurs, la maladie l’a également beaucoup affecté psychologiquement. «L’isolement de trois semaines et le sentiment de honte ont été difficiles pour moi. Devoir dire à mon employeur que j’avais contracté la variole du singe, c’était terrible», raconte R.M. Au bout de cinq semaines environ, l’infection a été surmontée. Mais R.M. ressent encore les séquelles de la maladie. «J’ai des cicatrices dans la zone intime. Je ne sais pas si elles disparaîtront un jour.» Cette expérience a profondément ébranlé l’homme de 52 ans qui dit vouloir faire une croix définitive sur les rencontres sexuelles anonymes.
3 questions à un infectiologue
*Nom connu de la rédaction