Vevey (VD)«Je ne voulais pas le laisser seul avec un père absent»
Une mère de famille a été jugée pour avoir tenté d’empoisonner son enfant avec lequel elle voulait se donner la mort.
- par
- Christian Humbert

Le garçon croyait qu’il mangeait des bonbons pour la toux.
«L’oeuvre du diable»: en juillet 2019, un papa avait retrouvé son fils de 5 ans vaseux dans l’appartement. L’homme l’avait vite emmené à l’hôpital. Heureusement, car sa compagne avait décidé de mourir et d’emporter son fils avec elle. Ivre, dépressive, elle avait fait croire à l’enfant que les comprimés d’anxiolytiques et d’analgésiques qu’elle lui avait donnés étaient des pastilles contre la toux. La femme, dont la mère s’était donné la mort, avait même préparé les habits dans lesquels elle souhaitait qu’ils soient tous deux enterrés. Elle a finalement renoncé, après avoir rédigé des lettres d’adieu.
Si les doses ingurgitées par son fils n’étaient pas mortelles, la mère a toutefois été prévenue de tentative de meurtre, car c’était son intention. Elle a été détenue 135 jours, puis hospitalisée trois mois.
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Aujourd’hui sobre et sous traitement, c’est une femme nouvelle qui a comparu mercredi au Tribunal de Vevey. «Je ne voulais pas qu’il reste seul comme je l’ai été quand j’avais son âge. Je m’en veux beaucoup. Les relations étaient difficiles avec mon ex. Je ne voulais pas laisser mon fils avec un père absent», a-t-elle expliqué. Le père juge que «c’est une bonne mère». Elle espère récupérer un jour la garde partagée. Pour l’heure, elle ne voit son fils qu’une heure par semaine, sous contrôle.
Procureur et avocate ont adhéré à une peine de 15 mois avec sursis. Le tribunal a alourdi la note en retenant la tentative de meurtre: «Son but était d’enlever la vie de son enfant. Elle a agi par égoïsme.» Elle a finalement écopé de 2 ans de prison avec sursis de 5 ans et une obligation de soins. S’y ajoutent 30’000 francs de frais et 25’000 francs pour tort moral à son fils.