LePhar à voir au Rock Oz’«Je suis tombé dans la musique electro par hasard»
Le Rock Oz’Arènes démarre mercredi 10 août 2022 à Avenches (VD). Le Fribourgeois LePhar ouvrira la soirée electro de vendredi.

- par
- Fabien Eckert

LePhar, Raphaël Schwartz au civil, n’est pas un DJ. Il recrée ses morceaux en live lors de ses concerts.
Cette année sera forcément particulière pour le festival. Le Rock Oz’Arènes vivra en effet sa dernière édition, la 30e, dans les arènes romaines avant que le site antique ne soit fermé pour des travaux de cinq ans. Avant le baisser de rideau, plus d’une trentaine d’artistes sont attendus sur le site jusqu’au dimanche 14 août 2022. Parmi eux, le Fribourgeois LePhar, 25 ans, dont le parcours dans la musique est étonnant. Il ouvrira la soirée Electroz’Arènes, sur la grande scène, vendredi 12 août 2022. De quoi le faire flipper.
Comment vous êtes-vous lancé dans la musique?
On avait un piano à la maison. J’avais 7 ans. Mes parents m’ont demandé si je ne voulais pas prendre des cours. Je n’étais pas très bon élève au début puis j’en suis tombé amoureux. J’ai ensuite fait sept ans de conservatoire en classique et six ans en jazz. Avec mon frère, vers mes 18 ans, on a formé un groupe de hip-hop, Lélents, et j’ai ensuite rejoint Le Flux, toujours dans le hip-hop.
Et la musique électronique alors?
Dans ces groupes de hip-hop, lors des concerts, on me laissait toujours un morceau solo où j’avais carte blanche. Mon but était d’enjailler les gens et de les faire bouger. Il faut savoir qu’à cette période, je n’écoutais pas du tout de musique électronique. Petit à petit, j’ai composé des titres pour chacun de mes solos lors des live. Et je me suis retrouvé avec assez de morceaux pour tenir un set complet. J’ai eu la chance de pouvoir me produire seul lors d’un concert en février 2020 au Nouveau Monde, à Fribourg, juste avant le Covid. J’ai adoré, ça m’a donné tellement de pêche. En 2021, j’ai été invité à jouer dans une rave, une première pour moi. Ça a été le déclic. J’ai réussi à faire danser les gens grâce à ma musique. En fait, je suis tombé dans la musique électronique complètement par hasard (rires)! J’ai tout appris en autodidacte.
À quoi ressemble votre style?
J’ai eu beaucoup de peine à définir mon style. Je n’arrive pas vraiment à m’identifier à tel ou tel artiste. En revanche, ces derniers temps, j’écoute beaucoup Worakls et Thylacine. J’aime énormément leurs mélodies et les ambiances de leurs morceaux. Leur musique fait voyager.
Ce n’est donc pas un hasard si on entend par exemple beaucoup de sonorités orientales sur votre EP «Mixed Origins»?
Non. Le côté oriental vient de ma mère israélienne. Depuis petit, j’ai toujours écouté de la musique qui venait de partout. On pouvait passer de Cesária Évora à Supertramp par exemple. Pendant des années, Radio Swiss Jazz tournait en boucle à la maison. Ça m’a énormément inspiré d’avoir toutes ces cultures musicales autour de moi.
À quoi ressemble un de vos sets?
Je ne suis pas un DJ. Je joue avec un ordi et un synthé. Je combine piano et musique électronique. Je recrée mes propres morceaux en live. J’ai ma préproduction sur mon ordi avec des sons de batterie par exemple. J’ajoute par-dessus des nouvelles choses, au piano notamment. Il y a une grosse part d’improvisation. Je me nourris de l’énergie des gens.
Comment appréhendez-vous votre concert à Avenches?
Pour être très honnête, je joue à 18h, à l’ouverture des portes. Ça me stresse énormément. Avoir des milliers de gens devant moi ne me pose pas de problème. En revanche, ça me fait peur de n’avoir personne face à moi ou que les gens ne bougent pas. Hormis ça, c’est déjà une sacrée reconnaissance d’être sur la grande scène du Rock Oz’. C’est dingue de jouer dans des arènes romaines. Je suis hyperfier. Je vais même pouvoir inviter ma famille en backstage et des amis. Même si je suis de Fribourg, ce sera une première pour moi dans ce festival. Il tombait toujours quand j’étais en vacances!