Johan Djourou: «Arsenal était le meilleur choix»
Le jeune Genevois, membre à part entière de la première équipe d'Arsenal, se profile comme un des plus sûrs espoirs du football suisse et de son club. Alors qu'il va peut-être faire ses débuts en Ligue des champions, il revient sur son incroyable parcours.
Q: Comment passe-t-on de la Fontenette à des demi-finales de la Ligue des champions ? A 19 ans, arrivez-vous à réaliser ?
R: «C'est vrai que c'est exceptionnel. Je jouais à Carouge il y a trois ans, et maintenant la Coupe d'Europe... C'est un rêve qui se réalise. J'en suis très fier, car j'ai beaucoup travaillé pour en arriver là.»
Q: Si Arsenal se qualifie et que, pour diverses raisons, vous êtes appelé à jouer la finale au Stade de France, vous sentez-vous prêt mentalement à assumer ?
R: «Je suis toujours prêt ! Que je sois sur le terrain, sur le banc, avec le groupe, je suis à disposition et je ne demande qu'à jouer. S'il y a des blessures, par exemple, l'entraîneur doit pouvoir compter sur moi.»
Q: Donc pas de pression ni de crainte à l'idée de disputer, si jeune, un des matches les plus importants de votre vie ?
R: «Pas du tout. Je suis assez serein.»
Q: En optant pour Arsenal, un club qui se distingue par sa politique envers les jeunes, vous avez certainement fait le bon choix...
R: «Arsenal a été le meilleur choix que j'aurais pu faire. En Europe, il n'y pas que très peu - voire pas du tout - de défenseurs centraux de 19 ans qui ont joué autant que moi. C'est la preuve que le club a cette volonté d'aligner les jeunes. Et, bien entendu, cela m'apporte beaucoup.»
Q: On connaît Arsène Wenger comme fin psychologue et bon pédagogue. Une chance pour vous de travailler au quotidien à ses côtés...
R: «C'est un super manager. Il nous apprend beaucoup. De plus, il sait donner à ses joueurs la confiance qui fait la différence. Je le redis, dans les grands clubs européens, on ne voit pas beaucoup de jeunes alignés régulièrement comme c'est le cas ici.»
Q: Hormis Wenger, avez-vous un mentor parmi les joueurs ?
R: «Il y avait Patrick Viera l'année passée. Mais depuis qu'il est parti, j'essaie d'apprendre de gens comme Kolo Touré ou Sol Campbell. Je dois encore progresser et surtout profiter de ces joueurs qui ont déjà beaucoup d'expérience. Pour moi, c'est toujours un bonus de pouvoir m'appuyer sur eux.»
Q: Avec Arsenal, tout comme en équipe de Suisse, vous avez été aligné en défense. Or, à la base, vous êtes un demi défensif. Oû va votre préférence ?
R: «J'aime tellement jouer que, pour être honnête, cela ne fait aucune différence. Il n'y a pas de problème. J'ai même évolué en tant que latéral droit contre Portsmouth et Tottenham, et tout s'est bien déroulé. Si tu es à l'aise comme footballeur, tu peux évoluer partout. La position est secondaire. Pour moi, ce qui prime, c'est d'être sur le terrain. Tant que je joue, je suis content. Je m'amuse énormément sur une pelouse. Même si, c'est clair, j'apprécie particulièrement l'entre-jeu et j'aimerais pouvoir y jouer plus souvent.»
Q: Votre ami Philippe Senderos est déjà un patron à Arsenal...
R: «C'est normal. Quand on joue dans sa position, il faut diriger et avoir une âme de leader.»
Q: Jusqu'à quand êtes-vous sous contrat avec Arsenal ?
R: «Jusqu'en 2008. Mais nous sommes en discussion pour en signer un autre.»
Q: Passons à l'équipe de Suisse. Croyez-vous en vos chances d'aller à la Coupe du monde ?
R: «Pour être honnête, il y a quatre mois, je n'y pensais même pas. C'est arrivé vite, comme une cerise sur le gâteau. Bien sûr que j'ai envie d'y aller. J'ai montré que je pouvais jouer au plus haut niveau. Ça se jouera certainement entre Smiljanic et moi. Il a l'expérience de son côté, la polyvalence du mien. Pour l'instant, je me concentre sur mon club. Si je joue ici, les choses viendront d'elles-mêmes.»
Q: Recevez-vous régulièrement la visite d'émissaires de l'ASF qui viennent vous voir jouer ?
R: «Pas ces derniers temps. Mais je suis souvent en contact téléphonique avec Michel Pont, que j'ai côtoyé à Carouge. Il y a un bon support.» (si)