SyrieKerry exclut Assad d'un gouvernement provisoire
Le secrétaire d'Etat américain a répété jeudi que le président syrien ne pourra pas faire partie d'un futur gouvernement de transition. Après s'être rendu à Moscou, John Kerry se trouve jeudi à Rome.
Toutes les parties en présence travaillent «pour mettre en place un gouvernement de transition issu d'un consentement mutuel, ce qui signifie clairement selon notre opinion que le président Assad ne participera pas à un gouvernement de transition», a déclaré M. Kerry à la presse avant de rencontrer le chef de la diplomatie jordanienne Nasser Judeh.
La Russie et les Etats-Unis se sont entendus mardi sur le dossier syrien à l'occasion de la visite de John Kerry en Russie, lequel s'est entretenu avec le président Vladimir Poutine et son homologue russe Sergueï Lavrov.
«Nous nous sommes mis d'accord pour que la Russie et les Etats-Unis encouragent le gouvernement syrien et les groupes d'opposition à trouver une solution politique», avait déclaré M. Lavrov. Les deux pays souhaitent également organiser «au plus vite» une conférence internationale sur la Syrie, si possible encore ce mois-ci.
Les efforts de Moscou et Washington ont été salués autant par l'émissaire de l'ONU Lakhdar Brahimi que par l'Union européenne.
Al-Nosra dément que son chef soit blessé
Le Front jihadiste Al-Nosra, en première ligne dans le combat contre le régime syrien, a démenti jeudi que son chef Abou Mohammed al-Joulani ait été blessé près de Damas, comme l'avait annoncé la veille une ONG syrienne.
«Chers frères, ce que certaines chaînes ont rapporté concernant la blessure du cheikh al-Joulani à Damas n'est pas vrai, Dieu merci», a affirmé tard mercredi sur le réseau Twitter Al-Gharib al-Muhajir al-Qahtani, l'un des dirigeants d'Al-Nosra.
«Qu'un dirigeant soit blessé ou qu'un dirigeant soit tué, le jihad (guerre sainte) se poursuivra jusqu'au Jugement dernier, mais nous nous devons de souligner que l'information sur la blessure du cheikh Joulani est fausse», a-t-il ajouté.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait annoncé mercredi qu'Abou Mohammed al-Joulani avait été blessé avec d'autres membres de son groupe dans un bombardement les ayant visés dans le sud de la région de Damas.
Son président, Rami Abdel Rahmane, avait affirmé que le chef jihadiste avait été blessé à un pied, affirmant tenir ces informations de militants dans la zone.
Sous les ordres d'al-Qaida
En avril, le chef du Front Al-Nosra avait annoncé qu'il prêtait allégeance au chef d'al-Qaida, Ayman al-Zawahiri, mais avait décliné le parrainage de la branche irakienne du réseau extrémiste, tout en admettant recevoir son appui militant et financier.
Classé «organisation terroriste» par Washington, Al-Nosra s'est fait connaître en Syrie par des attentats suicide, avant de devenir une redoutable force armée combattant aux côtés des insurgés contre le régime du président Bachar al-Assad.
Ce groupe, formé de combattants syriens et de volontaires étrangers, a pour ambition d'instaurer un Etat islamique dans la Syrie de l'après-Assad, ce que rejette l'Armée syrienne libre (ASL), la principale composante de la rébellion.
La France propose de classer Al-Nosra comme «organisation terroriste»
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a proposé jeudi d'«augmenter notre soutien» à l'opposition syrienne modérée et de classer les rebelles islamistes du Front jihadiste Al-Nosra comme «organisation terroriste au sens de l'ONU».
«Nous allons augmenter notre soutien envers l'opposition modérée, la Coalition nationale syrienne qui doit s'élargir, s'unifier et garantir clairement à chaque communauté le respect de ses droits en cas de changement de régime. Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, nous proposons de classer comme «organisation terroriste» au sens de l'ONU le Front Al-Nosra, opposé à Bachar Al-Assad mais filiale d'al-Qaida», a déclaré M. Fabius dans un entretien au journal Le Monde daté de vendredi.
(ats/afp)
Damas salue le rapprochement américano-russe
Damas a salué jeudi le rapprochement américano-russe, tout en exprimant sa confiance dans la position de Moscou sur la crise syrienne, a annoncé la télévision officielle syrienne.
«Le ministère des Affaires étrangères salue le rapprochement américano-russe, et est persuadé de la constance de la position russe basée sur la charte de l'ONU et les règles de la loi internationale», selon la télévision.
«La crédibilité de la position des Etats-Unis réside dans le déploiement (d'efforts) sérieux auprès de leurs alliés pour faire cesser les violences et le terrorisme», a précisé le ministère syrien cité par la télévision.
Washington et Moscou espèrent pouvoir organiser d'ici à la fin mai une conférence internationale afin de trouver un règlement politique conforme à un accord conclu à Genève le 30 juin 2012 entre les grandes puissances, qui ne précise pas le sort du président Bachar al-Assad.
L'armée avance sur Qousseir, aux mains des rebelles
Des combats ont opposé jeudi les rebelles syriens à l'armée et au mouvement chiite libanais Hezbollah autour de Qousseir, bastion rebelle dans le centre de la Syrie, a indiqué une ONG syrienne. De son côté, un officier syrien a indiqué à l'AFP que l'armée avait pris le contrôle du village de Choumariyeh, proche de Qousseir, une ville située à quelques kilomètres de la frontière libanaise.
«L'armée syrienne a repris le contrôle de Choumariyeh, dans la région de Qousseir, et l'armée se dirige actuellement vers le village de Ghassaniyeh», dont les rebelles se sont emparés il y a plus d'un an, a-t-il indiqué. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé l'information.
«Avec l'aide de milices pro-régime et de combattants du Hezbollah, l'armée avance dans la région de Qousseir», a indiqué à l'AFP son directeur Rami Abdel Rahmane. «Ils ont une puissance de feu supérieure» à celle des rebelles, a-t-il précisé. Avec l'appui des combattants du Hezbollah, un mouvement qui soutient le régime syrien, l'armée a lancé le mois dernier une offensive pour reprendre Qousseir. Cette ville était tombée entre les mains des rebelles il y a plus d'un an, mais fait depuis l'objet de façon régulière de bombardements, notamment aériens.
Qousseir a une position stratégique car elle est située tout près de la frontière libanaise et à quelques kilomètres au sud de la troisième ville du pays, Homs, qui se situe sur l'axe reliant Damas au littoral. Une source de sécurité libanaise a par ailleurs fait état de la chute jeudi de trois obus à Hermel, un bastion du Hezbollah dans l'est du Liban, et deux autres à Macharia al-Qaa, une localité proche.
En Syrie, des combats ont également eu lieu à Damas, dans le quartier de Barzé (nord), a indiqué l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins sur le terrain. En banlieue sud-ouest, l'aviation a bombardé des positions rebelles entre Daraya et Moadamiyat al-Cham, que le régime essaie de reprendre depuis l'année dernière.
Dans la province d'Idleb (nord-ouest), en grande partie aux mains des rebelles, ces derniers ont tiré des roquettes contre une réserve de munitions de l'armée, selon l'OSDH.
40% de la population jordanienne en 2014
Le nombre de réfugiés affluant de Syrie vers la Jordanie pourrait représenter 40% de la population jordanienne au milieu de l'an prochain, a estimé le chef de la diplomatie de ce pays, Nasser Judeh, au cours d'un déplacement à Rome jeudi.
«Pour le moment, les réfugiés syriens représentent 10% de notre population, mais au rythme actuel, le chiffre devrait augmenter à entre 20 et 25% d'ici la fin de l'année et sans doute à environ 40% d'ici la moitié de 2014», a déclaré M. Judeh à l'adresse du secrétaire d'Etat américain John Kerry, au début d'un entretien organisé dans la capitale italienne.